Chrysomèles et flétrissement bactérien: des partenaires pernicieux

Des sections dévorées sans véritables motifs particuliers sur les jeunes feuilles, des fleurs, et parfois des tiges et des fruits mûrs mangés, indiquent la présence des chrysomèles. Il arrive parfois que les larves rongent les petites racines et les jeunes tiges. On distingue aussi la présence des chrysomèles par de petits amas d’œufs orange, puis de très petites chenilles sous les feuilles.

On compte quatre sortes de chrysomèles qui sont problématiques au potager:

  • La chrysomèle rayée du concombre est la plus importante. Cet insecte de bonne dimension porte des élytres rayés noir et jaune, un thorax orangé, une tête et des antennes noires et des pattes jaune et noir. Ils s’attaquent principalement aux membres de la famille des cucurbitacées : concombres, courges, courgettes, melons et pastèques.
  • La chrysomèle rayée de la pomme de terre est de couleur jaune orangé, avec trois rayures noires. Ses antennes et le bout des pattes sont noirs. Elle va s’attaquer principalement aux solanacées, comme les pommes de terre et les cerises de terre.
  • La chrysomèle maculée du concombre porte des élytres dont la couleur varie du jaune au vert et qui sont piqués de onze points noirs. Elles s’attaquent aux cucurbitacées, mais aussi à la tomate et à la laitue.
  • La chrysomèle du haricot, qui ressemble à la chrysomèle maculée du concombre porte des élytres jaunes, tachetés de noir. Elle ravage les haricots (tous), les pois mange-tout et le soya.

Au Québec, les chrysomèles produisent généralement une seule génération par année, mais souvent deux lors des étés très chauds. Les adultes hibernent sous les feuilles mortes ou dans les herbes indésirables. Au printemps, à partir du moment où la température atteint les 10 °C, les insectes s’activent et vont se réfugier sur des plantes hôtes intermédiaires, principalement de la famille des rosacées. Dès que les plantes qu’ils affectionnent commencent à pousser, les insectes y émigrent afin de se reproduire tout en se nourrissant. Les femelles vont pondre leurs œufs dans le sol, à la base des plants, et quand il y a une 2e génération dans l’année, sous les feuilles. Après une dizaine de jours, les œufs éclosent et les larves commencent dès lors à s’alimenter du système racinaire ou des feuilles. Si les dégâts sont, le plus souvent assez peu importants sur les racines, selon certaines sources, en s’alimentant, les larves transmettraient aux plantes le flétrissement bactérien. Ce que font aussi les adultes.

Pour contenir les chrysomèles, en plus de pratiquer la rotation des cultures, on favorise la présence des insectes bénéfiques indigènes. En effet, plusieurs prédateurs et parasitoïdes, telles des mouches ou de petites guêpes, limitent les populations. Plusieurs sources indiquent que les oignon, ciboulette, origan, tanaisie, capucine et camomille allemande repoussent les chrysomèles rayées du concombre. Au moment du semis ou à la plantation, on installe un filet anti-insectes. À partir du moment où les plants sont en fleurs, les toiles ne doivent pas être étanches afin de faciliter le travail des butineurs. En complément, on ramasse les adultes à la main et on écrase les œufs et les larves. On peut installer des pièges collants, mais il faut se rappeler qu’ils piègent tous les insectes. Les produits à base de sels de potassium d’acide gras et de pyréthrines sont efficaces, mais ils sont très toxiques pour les batraciens et les abeilles.

Le flétrissement bactérien des cucurbitacées

Il se caractérise par des feuilles qui commencent par ressembler à celles qui manquent d’eau avant de devenir noires, comme brûlées. On note aussi le brunissement et la coulure des fleurs, ainsi que des nécroses sur les fruits. Graduellement, tout le plant est atteint. Si on l’observe principalement sur les concombre, courge, courgette, melon et pastèque, le flétrissement bactérien est aussi parfois présent sur les aubergine, échalote française, oignon, piment, poireau, poivron et pomme de terre.

Afin de limiter la présence de cette maladie bactérienne dont il est très difficile de se débarrasser, on commence par lutter contre les chrysomèles, principalement les chrysomèles rayées du concombre. En début d’infestation, on traite avec une solution à base de cuivre, qui est aussi un bactéricide. Quand la contamination est importante, on détruit les plantes, mais on ne les met pas au compost à moins que celui-ci atteigne bien les 60 °C.

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4 comments on “Chrysomèles et flétrissement bactérien: des partenaires pernicieux

  1. Bureau dit :

    Depuis 2 ans je fais un jardin en pots qui sont de grandes dimensions
    mais j’ai un grave problème de chrysomèle j’ai procédé à la rotation des légumes et à tous les jours je fait le ménage des plants afin d’enlever ces insectes mais rien n’a réussi. Je fais mes semis que réussi je les rends au repiquage dès que les pants son en fleurs le tout est détruit ou presque.j’ai fait beaucoup de semis et ceux que j’ai donné ont bien réussis mais pas chez moi. Je ne sais pas comment rectifier la situation pour cette année??

    1. Bertrand Dumont dit :

      Comme indiqué dans le texte, seuls des filets anti-insectes permettent de réduire les populations.

  2. Véronique dit :

    Bonjour, de quelle manière installez-vous vous vos filets considérant que le plan grimpe assez haut? Ici la chasse aux chrysomèles est un travail à temps plein et elles finissent toujours pas gagner la bataille… :/ Merci!

    1. Bertrand Dumont dit :

      Tout simplement en recouvrant les plants que je cultive sur des tuteurs/treillis en métal. Je ne ferme pas la base du filet et j’interviens régulièrement pour dètruire les chrysomèles. La toile est assez légère pour être posèe directement sur les plantes.

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