Les énigmatiques carottes

Cela peut paraître étrange pour une plante comestible si populaire, mais la carotte est un légume-racine dont on ignore encore les véritables origines. De plus, elle n’a pas toujours été orange et elle a longtemps été confondue avec le panais.

Étonnamment, aucun grand botaniste, célèbre explorateur ou respectable scientifique n’a « découvert » les carottes ou ne lui a donné son nom. On a commencé à utiliser le mot carotte seulement 16e siècle. Au 14e on lui donnait le nom de garriote et au 15e siècle de cariote. On sait par contre que l’on a commencé à manger des carottes il y a au moins 2 000 ans, peut-être avant.

Les carottes ont une double origine. En Europe, ce sont des carottes à racines blanches, d’où le fait qu’elles ont longtemps été confondues avec les panais, à la texture plutôt fibreuse. En Asie centrale et occidentale, les carottes sont pourpres, rouges, jaunes ou blanches. On ignore encore s’il s’agit de deux origines distinctes, ou si l’une a précédé l’autre. Au 17e siècle, coup de théâtre! Sur les tableaux de peintres hollandais apparaissent des carottes orange. Si on sait qu’elles contiennent des carotènes, qui leur donnent la couleur orange, plutôt que des composés de type flavonique à l’origine de la couleur jaune, on ne sait toujours pas comment cela s’est produit et dans quelles conditions. Au 19e siècle, des semenciers ont cherché à retrouver les traces de cette hybridation, mais sans succès.

Il existe différentes formes de carottes. Selon la variété, elles ont un bout pointu ou arrondi, et une longueur de 20 à 30 centimètres. Certaines anciennes variétés de carottes ont jusqu’à 50 cm de long, mais elles ne sont que très rarement cultivées, leur arrachage étant difficile. Il existe aussi de « nouvelles » variétés de mini-carottes. Elles sont en fait issues de carottes grelots ou des carottes de Paris qui ont été hybridées à la fin du 19e siècle. Quant aux carottes miniatures vendues en sac dans les épiceries, ce sont des carottes cultivées serrées et récoltées quand elles ont moins de 2 cm de diamètre ou encore des carottes moches et imparfaites. Lavées, découpées en petits morceaux, sculptées en bâtonnets de cinq centimètres et arrondies, polies (avec un genre de papier sablé très doux) avant d’être trempées dans de l’eau chlorée (sans danger pour la santé selon les autorités sanitaires) afin d’assurer leur conservation.

Les carottes sont croquantes, tout en étant tendres, et elles ont un petit goût sucré et un arrière-goût légèrement acide. Riches en eau, peu caloriques et généreuses en bêta-carotène, elles contiennent des fibres alimentaires, 10 vitamines, 5 minéraux et elles ont une teneur moyenne en antioxydants.

Les carottes demandent le soleil et un sol profond, peu riche, léger et surtout sans caillou. Ce sont des légumes-racines plus ou moins faciles à réussir, surtout si la structure du sol n’est pas adéquate. À partir du semis, il faut compter entre 50 à 70 jours avant d’obtenir des carottes à maturité.

Les carottes supportant très difficilement le repiquage, on les multiplie par semis direct au potager. Celui-ci se fait dès qu’il est possible de travailler la terre après un léger apport de compost. Le lit de semis doit être composé d’un sol fin, mais profond. Il faut tenir compte des dimensions prévues des racines. On fait ensuite des sillons distancés de 15 à 20 cm et d’une profondeur de 1 cm dans lesquels on dépose, dans la mesure du possible, des graines à environ 8 cm de distance. La germination prend entre 10 à 15 jours. Quand les plants ont atteint 5 cm de hauteur, on éclaircit afin de s’assurer qu’il reste entre 8 et 10 cm entre chaque plant. On supprime les plants les plus faibles. Si on souhaite étaler les récoltes, on peut faire des semis successifs, par exemple espacés de 2 semaines, au printemps.

On peut associer les carottes aux haricots grimpants et d’Espagne, haricots nains, petit pois, pois, pois mangetouts et roquettes.

Les carottes peuvent être cultivées en pot. C’est même la solution idéale si on a seulement accès à un sol peu profond ou glaiseux. C’est alors plus facile qu’en pleine terre. Les pots doivent avoir une profondeur minimale de 30 cm et un diamètre ± 25 cm pour 3 plants. On prévoit 2 litres de mélange par plant.

En ce qui concerne l’entretien, les carottes ont besoin d’eau durant la période de germination et un sol humide, mais sans excès par la suite. Un sol sec entre les pluies ou les arrosages favorise la longueur des racines qui vont chercher l’eau plus en profondeur. En début de culture il est indispensable de supprimer les mauvaises herbes afin d’éviter un fouillis par la suite. L’ennemi le plus important de la carotte est la mouche de la carotte. Pour la contrôler, on installe une toile flottante sur les plants, notamment à la fin de l’été, ou on vaporise un insecticide à base d’ail. Apparaissent parfois d’autres insectes ravageurs tels que charançons de la carotte, cicadelles de l’aster, altises du navet, vers blancs ou noctuelles (vers gris), et certaines maladies telles que pourriture et autres maladies de la racine. On observe aussi l’alternariose, le jaunisse de l’aster ou les maladies des taches foliaires, mais sans conséquence grave.

On récolte les racines des carottes quand elles ont atteint la grosseur souhaitée. Si on attend trop, celles-ci risquent d’éclater. On peut aussi commencer par arracher une carotte sur deux, afin de laisse grossir les autres. Les carottes supportant un gel léger, ce qui accentue la teneur en sucre, il est possible de faire des récoltes tardives.

On peut manger les carottes crues ou cuites et les manières de les préparer sont très nombreuses. Elles se conservent au réfrigérateur ou en cave froide sur une longue période. On peut aussi en faire des conserves, confitures ou des marmelades et d’excellents jus.

Ecoresponsable–Nature–C1–C4 simple
Comprendre la Nature et tirer parti de ses bienfaits

Dans une approche globale et holistique, une boîte à outils qui regroupe à la fois des principes de base et les modes d’emploi des différentes possibilités qui s’offrent aux jardinières et aux jardiniers.

Caractérisation, analyse, planification, façonnage du potage, implantation du jardin fruitier, entretien et récolte toutes les infos pour créer un jardin comestible de façon durable et économique.
Aménager et cultiver en respectant la Terre

Caractérisation, analyse, planification, façonnage du potager, implantation du jardin fruitier, entretien et récoltes, toutes les infos pour créer un jardin comestible de façon durable et économique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by ExactMetrics