Se faire chanter la pomme… pour ne pas y tomber!

Les pommiers sauvages sont apparus en Eurasie il y a 60 millions d’années. Ils seraient le résultat d’un croisement entre un prunier sauvage et la reine-des-prés, une plante vivace. Cette étrange information a été obtenue grâce à des recherches génétiques. Partie de Turquie, les pommiers ont connu une lente évolution pour devenir de plus en plus comestibles et essaimé à travers la planète. Au fur et à mesure, les pommes grossissaient et elles étaient de moins en moins acides. C’est à compter du 16esiècle qu’elles se rapprochent le plus de leur forme actuelle. On compte aujourd’hui au moins 7 000 variétés. On en produit mondialement 64 milliards de tonnes par an. C’est un des fruits les plus consommés au Québec.

Il existe différentes formes de pommes. Les fruits peuvent varier de grosseur, de forme (ils sont plus ou moins plats ou allongés), de couleur de la peau : rouge, jaune, blanche, grise ou verte. La chair est généralement blanche, parfois jaunâtre. Très influencés par le porte-greffe les plants peuvent prendre différentes formes : de la haute tige à la forme très naine en passant par l’espalier ou la forme en colonne.

C’est quoi un porte-greffe? C’est la partie enracinée d’une plante (en général un pommier obtenu par semis) sur lequel on vient fixer un bourgeon ou un morceau de tige. Ils vont se greffer l’un à l’autre, l’un fournissant les racines, l’autre les tiges qui porteront les fruits qui seront semblables à la plante où le greffon a été prélevé. Un porte-greffe a de nombreuses influences sur la future plante :

  • sur ses dimensions : standard, semi-nain, nain, très nain;
  • sur sa vitesse de croissance : rapide, lente, etc.;
  • sur l’adaptation aux conditions agronomiques et environnementales : sol sablonneux, argileux, etc.;
  • sur la vitesse de mise à fruits : très nain : 3 ans, nain : 4 ans, semi-nain : 4 à 5 ans;
  • sur la présence des maladies : résistant à la tavelure, etc.;
  • sur la durée de vie de l’arbre : un standard peut vivre de 60 à 80 ans, un semi-nain de 30 à 50 ans et un nain de 20 à 30 ans.

Les pommiers demandent une pollinisation croisée, c’est-à-dire qu’il faut planter deux variétés de pommiers à proximité afin d’obtenir des fruits. On peut prendre en compte les pommiers situés à 200 à 300 mètres aux alentours. Les pommetiers décoratifs fécondent les pommiers. On s’assure que les variétés ont les mêmes dates de maturation, sinon la fécondation des fleurs peut être plus difficile.

Les pommes sont fermes, croquantes ou juteuses et ont un goût sucré ou acidulé. La pomme est un fruit riche en fibres alimentaires, en vitamine K, en calcium et manganèse. C’est dans la peau que se trouvent les antioxydants et la vitamine C. La nature et les quantités d’éléments nutritifs peuvent être différentes d’une variété à l’autre.

Les pommiers sont des plantes gourmandes, moyennement assoiffées qui poussent au soleil. On les installe donc dans un sol fertile, meuble, au pH neutre, frais et bien drainé.

On reproche souvent aux pommiers de nécessiter de nombreux traitements contre les insectes ravageurs et les maladies. Pour y remédier, le premier geste à faire est de sélectionner des variétés résistantes à la tavelure et aux autres maladies. Il en existe plusieurs. Les variétés tels que ‘Cortland’, ‘Delicious (‘Red Delicious’), ‘Empire’, ‘Gala’, Ginger Gold™, ‘Golden Delicious’, Golden Russet’, ‘Lobo’, ‘McIntosh’, ‘Melba’, Spartan’ sont déconseillées.

La transplantation est assez facile. Elle se fait à racines nues au printemps ou en pot tout au long de la saison. Avant la plantation, on fait un bon apport de compost. Lors de la plantation, on ne doit jamais enterrer le point de greffe, tout comme on n’enterre jamais le collet. La plante ne doit pas manquer d’eau la première année. On surveille donc les arrosages. Il est indispensable de protéger la base du tronc, surtout en hiver, car les rongeurs raffolent de l’écorce.

Afin de réduire la présence d’insectes ravageurs et de favoriser la pollinisation, on associe les pommiers avec des fines herbes qu’on laisse fleurir : aneth, angélique, bourrache, camomille allemande, coriandre et fenouil.

Les pommiers peuvent être cultivés en pot. Toutefois c’est difficile et la culture n’a que peu de chances de réussir si on n’utilise pas des pots en géotextile. Il faut privilégier les variétés cultivées sur un porte-greffe très nain ou nain.

La taille se fait en dormance ou en vert. On apporte au moins une fois, sinon deux, de l’engrais naturel au pied des pommiers qui sont des plantes gourmandes. Une fois bien établis, les pommiers n’ont besoin d’eau qu’en période de sécheresse.

Les porte-greffes peuvent influencer les besoins en fertilisant et en eau, ainsi que la taille.

Les principes de la taille raisonnée sont les suivants :

  • orienter les rameaux pour que la plus grande surface de la plante reçoive du soleil (sur les panneaux solaires);
  • éclaircir le centre de l’arbre pour faciliter la pénétration de l’air et de la lumière;
  • supprimer les rameaux généralement très érigés, dits gourmands, qui utilisent de la sève pour leur croissance au détriment de la mise à fruits;
  • diriger les rameaux à l’horizontale (production de fruits) plutôt qu’à la verticale (production de feuilles);
  • supprimer les branches ou les rameaux trop près du sol et qui nuisent aux travaux d’entretien;
  • supprimer les éléments trop faibles, abîmés, attaqués par des insectes ravageurs ou des maladies ou morts;
  • enlever les branches qui se croisent et qui risquent de se blesser mutuellement;
  • établir l’équilibre entre les rameaux à branches et les rameaux à fruits;
  • simplifier la charpente;
  • alléger le poids des fruits sur la plante, notamment quand elle est jeune;
  • supprimer les drageons au pied des arbres greffés ou des plantes en produisant;
  • respecter le port naturel de la plante ou celui qu’on lui a imposé.

Les principaux insectes ravageurs observés sont les pucerons, pucerons lanigères, acariens, mouches de la pomme, charançons de la prune, carpocapses de la pomme et tordeuses à bandes obliques. La tolérance et la biodiversité sont les deux premiers fronts du contrôle.

Les maladies présentes sont la brûlure bactérienne, la tavelure, le blanc, la rouille et les taches foliaires. La sélection de variétés résistantes est le premier geste à poser. Si, malgré tout les plantes sont attaquées, le soufre, le cuivre ou une préparation à base de prêle peuvent être utilisés.

Quand, après une très légère tension sur le fruit, celui-ci se détache naturellement de l’arbre, facilement et sans forcer, c’est qu’il est mûr. On récolte les variétés hâtives et de début de mi-saison quand elles sont bien mûres. Les autres peuvent être récoltés avant maturité, car elles continuent à mûrir une fois cueillies.

On conserve les pommes à la température ambiante pour une consommation rapide et au réfrigérateur ou en chambre froide pour une conservation plus longue. Cette dernière option est la meilleure manière de les conserver plusieurs mois. On les place sur un rang d’épaisseur, dans un endroit obscur, dont la température oscille entre 1 et 7 °C et l’humidité entre 85 et 90 %.

Seules les pommes cuites (en compote ou en morceaux) peuvent être congelées.

On distingue les pommes à couteau, consommées crues, et celles pour la transformation qui sont cuites, déshydratées ou pressées. Cuites, on en fait des compote, gelée, confiture, marmelade, chutney, sauce, conserve, etc. ou on les emploie dans la pâtisserie.

Pressé, on en fait du jus pur ou encore du cidre, du cidre de glace, de l’eau-de-vie, du vinaigre ou de la liqueur de fruits alcoolisés.

Ecoresponsable–Nature–C1–C4 simple
Comprendre la Nature et tirer parti de ses bienfaits

Dans une approche globale et holistique, une boîte à outils qui regroupe à la fois des principes de base et les modes d’emploi des différentes possibilités qui s’offrent aux jardinières et aux jardiniers.

Caractérisation, analyse, planification, façonnage du potage, implantation du jardin fruitier, entretien et récolte toutes les infos pour créer un jardin comestible de façon durable et économique.
Aménager et cultiver en respectant la Terre

Caractérisation, analyse, planification, façonnage du potager, implantation du jardin fruitier, entretien et récoltes, toutes les infos pour créer un jardin comestible de façon durable et économique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by ExactMetrics