Tout commence par les semences !

Les semences sont toujours issues de la fécondation des fleurs. En fait, chez les plantes c’est le moyen de multiplication le plus commun. Les autres, le marcottage naturel et la production de drageons sont moins présents, en particulier chez les légumes, les fines herbes et les fleurs comestibles cultivés annuellement. À tort, on appelle aussi semences, des bulbes ou des tubercules qui servent à la multiplication. C’est le cas de l’ail, des pommes de terre, des topinambours, des échalotes françaises et des oignons.

Pour la culture des plantes comestibles, les semis présentent comme principal avantage de donner accès à un grand choix de variétés. On peut aussi sélectionner la variété qui correspond le mieux à son jardin ou à ses attentes. L’utilisation de semences facilite le choix des variétés dont on préfère le goût. Elle facilite la gestion de la séance des dates de récolte, etc. Ils permettent de faire des économies tout en produisant des plantes comestibles 100 % biologiques.

Dans le cas de semis fait à l’intérieur, il existe quelques inconvénients. Les semis nécessitent de la place et un bon accès à la lumière. Par rapport à des plants achetés en jardineries, ils exigent du temps : pour le semis, l’arrosage, le repiquage, etc. Ils demandent un investissement en matériel pour les pots, l’équipement d’arrosage, l’éclairage, etc. Faire ses semis soit même à l’intérieur demande aussi d’avoir une bonne connaissance du calendrier de semis et de bien identifier les conditions extérieures, notamment en ce qui a trait à la chaleur du sol, au moment de les mettre en terre. Une fois passé, plus ou moins facilement selon les jardiniers, ces obstacles, c’est un véritable jeu d’enfant et du plaisir assuré.

Un sachet de semences devrait donner des informations importantes. Un bon grainetier indique sur le sachet l’année de la récolte, la date approximative de semis, la profondeur des graines, le nombre de jours de levée, la température du sol idéale pour le semis, les distances sur et entre les rangs, le nombre de jours pour la récolte, la quantité de graines, etc. Si certaines de ces informations ne sont pas sur le sachet, elles devraient au moins être disponibles sur un site Web.

Les semences sont parfois proposées sous différents aspects. Les graines nues sont vendues sans autre forme de préparation que l’enlèvement des impuretés. Sur les graines traitées, on a ajouté des insecticides ou des fongicides afin de prévenir les problèmes lors la germination. Rarement offertes aux jardiniers amateurs elles sont à bannir puisqu’elles entrainent de nombreux problèmes environnementaux. Il arrive parfois que des graines de petites dimensions soient enrobées d’argile afin de faciliter leur manipulation.

Une variété à pollinisation libre et une autre dite hybride F1 sont deux visions de la diffusion des semences opposée. Les variétés à pollinisation libre donnent des plantes dont les caractéristiques sont identiques à celles des plants mères après germination des semences. Elles sont issues de la sélection artificielle qui consiste à sélectionner les plus beaux plants dans une parcelle de culture. Les modifications peuvent être engendrées par des variations dues aux conditions climatiques et à des croisements naturels. Cette sélection est ensuite reproduite par les horticulteurs. Pour obtenir une variété à pollinisation libre, les semenciers peuvent aussi passer par une génération F1, puis pratiquer l’autofécondation pendant 5 à 15 générations suivant l’espèce de légumes. Ils obtiennent alors une variété dite stable ou fixe.

Chaque jardinier qui récolte les graines d’une plante à pollinisation libre peut les semer et obtenir les mêmes plantes.

Les variétés hybrides F1 sont obtenues par le croisement entre deux variétés qui ont été sélectionnées séparément sur plusieurs générations pour certains traits caractéristiques. Pour obtenir des semences F1, on doit croiser les parents originaux chaque année.

Il ne faut pas confondre hybride, F1 et OGM. Les variétés hybrides sont issues du croisement de deux individus de deux variétés, sous-espèces ou espèces différentes. Dans le cas d’un hybride F1, celui-ci est la première génération d’un croisement entre deux variétés distinctes. Quant aux OGM, les organismes génétiquement modifiés, il s’agit de plantes dont le bagage génétique est altéré par des interventions humaines. En fait, les variétés à pollinisation libre sont des hybrides faciles à multiplier alors que pour les hybrides F1 et des OGM, on doit absolument acheter des graines chaque année, car un jardinier amateur n’est pas en mesure de refaire les manipulations. Actuellement il n’existe aucun légume OGM commercialisé pour la culture par le grand public.

Quant à une variété patrimoniale, pour plusieurs spécialistes, il s’agit d’une variété de légumes ou de fines herbes qui a été mise en marché 50 ans avant l’année en cours. Toutefois, il existe plusieurs définitions de ce qu’est une plante patrimoniale. Cependant, elles sont toutes à pollinisation libre. Cultivées depuis très longtemps, mais le plus souvent remises en culture après avoir été oubliées, elles sont généralement très goûteuses. Dans certains cas, elles sont moins sensibles aux problèmes phytosanitaires. Elles sont généralement préservées par des jardiniers amateurs, des semenciers indépendants et des maraîchers. Les plus vieilles variétés qu’il est encore possible de se procurer aujourd’hui remontent vers le 17e siècle.

Il existe plusieurs avantages à commander des semences chez un grainetier régional. En effet, le plus souvent les semenciers artisanaux proposent des semences bien adaptées à la région et surtout produites dans les mêmes conditions que celles où cultivent les jardiniers. Elles sont donc bien adaptées. Les grandes compagnies semencières, le plus souvent qui œuvrent aussi dans le marché pour les professionnels, vendent des graines qui peuvent venir de partout dans le monde et qui ne sont donc pas forcément adaptées aux conditions de culture des jardiniers.

Pour les semences, un des éléments importants est la faculté germinative. Il s’agit de la capacité des semences à germer. Avec le temps, cette faculté diminue plus ou moins vite selon les types de plantes. Les grainetiers ont donc établi la durée maximale où elles sont aptes à produire des plantules. Passée cette date, elles perdent progressivement leur capacité de germer. La faculté germinative, aussi appelée durée germinative ou durée de vie, est donc le nombre d’années durant lequel entre 80 et 90 % des graines sont viables. En terme simple, un taux de germination de 80 % indique que 4 graines sur 5 vont germées.

Pour une bonne conservation, les semences doivent être bien sèches et placées dans un endroit sec, aéré, frais et sombre. On peut les placer dans une enveloppe en papier, du papier sulfuré, un sachet en plastique zippé, des tubes en plastique récupéré, etc. S’ils ne sont pas opaques ou pour les protéger des rongeurs, on les range dans une boite en métal ou en bois. Si on les met au réfrigérateur, il faut ajouter des sachets de silice afin de chasser l’humidité. Il est aussi possible de congeler les semences.

Dans la plupart des cas les tests de germination sont inutiles. Si la levée est rapide, on sème dans les bonnes conditions et s’il n’y a pas de germination, on recommence. Si les graines sont plus longues à germer, on avance le semis de quelques jours et s’il n’y a pas de levée, on recommence avec de nouvelles graines.

Il faut penser à semer plus que ces besoins. Cette situation est principalement due au taux de germination, car, lors d’un semis, toutes les graines ne germent pas. Les semenciers garantissant généralement un taux de germination de 85 pour cent, pour obtenir 100 plants il faut semer 115 graines. De plus, tous les plants ne sont pas viables. Ceux qui sont trop petits, trop frêles, trop chétifs ne donneront jamais de bons résultats. Il vaut donc mieux les éliminer dès le départ. Finalement, après un repiquage ou une transplantation, il est possible que certains plants meurent. En avoir en remplacement est toujours une bonne idée. On considère généralement qu’il faut semer de 25 à 30 pour cent plus de graines que le nombre de plants souhaités afin de s’assurer d’obtenir les plus beaux plants.

Pour d’autres infos sur les semis, écoutez le balado: Les semis, point de départ du potager.

Bien des jardiniers se demandent comment est défini le nombre de jours pour qu’un plant arrive à maturité. Cette information est fournie par les obtenteurs de nouvelles variétés ou les semenciers. Elle donne une idée du nombre de jours plutôt qu’un chiffre précis. Cette donnée indique le nombre de jours dont une plante a besoin avant que l’on puisse faire le plus gros de la récolte. Elle peut varier par rapport à l’origine du pays où la variété a été obtenue. On devrait donc l’utiliser avec prudence. De plus, le climat annuel a une influence sur la période qui est réellement nécessaire pour qu’une plante arrive à maturité. Le calcul varie selon le type de multiplication. Pour les variétés semées directement au potager, le calcul est fait du semis à la récolte principale. Pour les variétés transplantées, les semenciers calculent de la plantation à la récolte principale.C’est donc bien un guide plutôt qu’une donnée éprouvée. Les semenciers l’expriment en nombre de jours pour la récolte, temps à maturation, maturité en jours ou indique simplement le nombre de jours.

Toutes les variétés d’un même légume n’atteignent pas la maturité en même temps et c’est tant mieux! À l’époque où les moyens de conservation étaient peu nombreux, les horticulteurs et les semenciers ont cherché à sélectionner des variétés dont les dates de récoltes s’étalaient dans le temps afin d’approvisionner les marchés de manière plus continue. C’est encore aujourd’hui un des objectifs des obtenteurs et des semenciers afin de répondre aussi bien à des impératifs de main-d’œuvre que de consommation. Aujourd’hui, la chaîne du froid a rendu ce problème moins criant. Par contre, pour le jardinier amateur, c’est une bonne chose de pouvoir étendre la période des récoltes et donc de profiter de légumes frais sur une plus longue période.

Il est utile de savoir que la vaste majorité des graines de légumes et de fines herbes n’ont pas besoin de lumière, et donc pas besoin de lumière artificielle, lors de la germination. On peut donc les recouvrir plus ou moins afin qu’elles aient accès à plus d’humidité. Il existe cependant quelques exceptions. Chez les légumes ce sont les cerises de terre, les laitues et les chicorées, chez les fines herbes, les basilics, les ciboulettes, les marjolaines, les mélisses officinales, les origans, les sarriettes et les thyms qui ont besoin de lumière.

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1 comment on “Tout commence par les semences !

  1. Jimmy Poulin dit :

    Merci, très bonne article

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