Pour en finir avec le cul noir de la tomate

Cette émission est une présentation de Bionik,
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et produits au Québec.

Le cul noir, aussi connu sous le nom de pourriture apicale ou nécrose apicale, fait l’objet de nombreux articles et communications. Malheureusement beaucoup d’erreurs sont véhiculées.

Le cul noir de la tomate n’est pas une maladie, mais bien un désordre physiologique. En fait, c’est le métabolisme de la plante qui ne fonctionne pas. Ce désordre physiologique a longtemps été attribué uniquement à une carence en calcium. Toutefois, certains travaux de recherches récents remettent cette unique théorie en cause. On commence à établir que les facteurs climatiques seraient beaucoup plus importants que le manque de calcium chez le cul noir de la tomate.

Ce désordre physiologique se manifeste de plusieurs manières :

  • Sur les feuilles : on note la présence de brûlure au bout ou sur leur marge. On observe aussi un jaunissement entre les nervures des jeunes feuilles et des malformations et du gaufrage apparaissent sur les plus vieilles feuilles. Il y a un brunissement potentiel du pétiole. Les tissus blessés peuvent être envahis par des bactéries secondaires;
  • Sur les fleurs : les sépales brunissent et sèchent à leur extrémité;
  • Sur les fruits : les jeunes fruits qui sont environ au tiers de leur grosseur se couvrent d’une petite tache beige, puis noire sur l’extrémité extérieure. La partie atteinte est molle au toucher. La tache s’agrandit et peut affecter l’intérieur de la tomate où l’on voit la présence de pourriture sous la forme de zones noires. Ce sont en général les 2 premières grappes qui sont abîmées, les autres étant généralement moins atteintes.

La principale cause de ce désordre physiologique est une mauvaise absorption du calcium par la plante. Il est assez rare que le sol manque de calcium, c’est pourquoi il faut chercher les causes ailleurs. Il faut savoir que c’est l’eau qui transporte le calcium dans la plante. C’est donc le plus souvent une question d’arrosage : l’absorption du calcium se fait mal si les arrosages sont irréguliers. De grandes variations de température, comme un temps très chaud suivi de pluies abondantes, ou beaucoup de pluie suivie de sécheresse sont les principales causes du cul noir de la tomate.

Toutefois, des études récentes montrent qu’il existe d’autres causes. Une croissance trop rapide des plants en sol sec ne permet pas au calcium d’atteindre les tissus. En sol sableux, acide (le pH est inférieur à 6), ou qui présente un excès de calcium, l’absorption est difficile. Il en est de même pour ceux qui ont un excès d’azote (N), de potassium (K), de magnésium (Mg). Une température du sol basse au printemps ou une humidité atmosphérique élevée en été peuvent aussi provoquer ce désordre. Tout comme des racines abîmées ou trop petites lors de la transplantation.

Les variétés les plus susceptibles sont les grosses tomates et les tomates italiennes, mais aucune variété n’est à l’abri.

Les tomates cultivées en pots ou bacs sont plus exposées, car les risques d’arrosages irréguliers sont plus élevés.

On peut prévenir le cul noir de la tomate en :

  • En plantant profondément de manière que les racines ne subissent pas des périodes de sécheresse ou d’excès d’eau en surface;
  • En s’assurant que le sol est assez réchauffé avant de planter;
  • Maintenant une bonne humidité du sol et en pratiquant des arrosages réguliers qui tiennent compte des précipitations;
  • Ajoutant du compost afin de permettre une bonne rétention de l’eau;
  • Installant un paillis pour conserver l’humidité du sol;
  • Apportant une fertilisation équilibrée et en s’abstenant de surfertiliser;
  • Évitant les dommages aux racines;
  • Utilisant un engrais à base de fumier de poulet qui contient environ 6% de calcium;
  • Employant la bonne grandeur de contenant et un terreau de bonne qualité.

Si le cul noir tient vraiment à un manque de calcium dans le sol, on doit faire une analyse afin d’ajouter les bons produits en bonne quantité. On peut ajouter du gypse horticole en début de plantation, son effet est de 1 à 2 mois. Pour un effet à plus long terme, au bout de 2 à 4 mois, on utilise la chaux dolomitique. La chaux dolomitique n’a donc aucun impact une fois le problème survenu.

Les coquilles d’œufs sont efficaces à long terme, mais pas à court terme. En effet, broyés en poudre, on obtient du carbonate de calcium et du magnésium, en fait de la chaux dolomitique et donc un amendement sur le long terme. À court terme, c’est une perte de temps. Non broyées, les coquilles d’œufs prendront plusieurs années pour se décomposer, elles ne servent donc à rien.

Quant aux solutions à base de lait, il n’y a aucune preuve que le calcium présent dans le lait est assimilable par les plantes par les racines. De plus, en application foliaire, le calcium va presque majoritairement être dirigé vers les feuilles et pas vers les fruits. Il existe un risque d’apporter trop de potassium (en fait plus que de calcium), car celui-ci peut nuire à la bonne absorption du calcium.

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