Des herbes pas si mauvaises que ça!

Cette émission est une présentation de Bionik,
une gamme d’engrais et de composts certifiés 100 % biologiques
et produits au Québec.

Qu’est-ce qu’une mauvaise herbe? La question est simple, la réponse est complexe. En effet, il n’y a pas de logique biologique, les botanistes étant incapables de leur trouver une place dans la nomenclature. On ne peut pas leur donner de définition objective. C’est donc une notion subjective. C’est pourquoi le concept de mauvaises herbes a évolué au cours des siècles.

Une des plus vieilles mentions connues remonte à plus de 3 400 ans dans le Livre de la genèse, au moment ou Dieu chasse Adams et Ève du paradis terrestre :« […] maudit soit le sol à cause de toi ! C’est dans la peine que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie. De lui-même, il te donnera épines et chardons, mais tu auras ta nourriture en cultivant les champs ».

Du Moyen Âge au 19e siècle, c’est une lutte incessante de la part des agriculteurs et des jardiniers. Dès les années 1900, comme on considère qu’elles entrent en compétition avec des ressources que les agriculteurs et les horticulteurs payent à fort prix, les parlements votent les premières législations. En 1945 est mis en marché le premier herbicide, le 2,4-D. Dans les années 1950, on crée la science de l’herbologie ou malherbologie. En 1956, aux États-Unis, c’est la création de Weed Science Society of America (WSSA) et en 1970 apparaît le glyphosate.

Pour les herboristes, les mauvaises herbes sont une ressource. Ce sont des plantes aux vertus médicinales, les « herbes au mal » ou « herbes qui chassent le mal ». Avec le temps ces « herbes au mal » deviennent des « malesherbes » puis des « mauvaises herbes ».

De nombreuses définitions ont aussi été proposées au fil des siècles. Au 18e siècle ce sont des plantes qui entrent en compétition avec d’autres plantes pour la lumière, l’eau et les éléments nutritifs. Au milieu du 19esiècle, ce sont des plantes à la mauvaise place, des plantes indésirables. Au cours des années 1930 à 1940, ce sont des plantes dont le potentiel de nuisance est supérieur au potentiel de bienfait. Dans les années 1960, elles deviennent des organismes généralement indésirables qui se développent dans les habitats cultivés et entretenus par l’homme. Plus récemment, ce sont des plantes indésirables qui sont présentes dans des habitats perturbés par l’homme ou encore des plantes envahissantes qui concurrencent les plantes cultivées, et causent un préjudice économique à celui qui cultive.

Aujourd’hui, on peut définir les mauvaises herbes comme des plantes qui n’ont pas été plantées intentionnellement dans les cultures, mais qui peuvent avoir à la fois des aspects positifs et négatifs. Ce sont des « plantes spontanées ».

Dans les faits que leur reproche-t-on?

  • Une concurrence pour l’eau et les éléments nutritifs,
  • Une compétition pour l’espace et la lumière;
  • Un support favorisant de développement d’insectes ravageurs et de maladies;
  • Une infestation généralisée rendant les espaces difficilement cultivables;
  • Une réduction de la présence des plantes indigènes.

En fin de compte, on les accuse de pertes de rendement… mais difficiles à prouver, car trop de facteurs entrent en jeu.

En Amérique du Nord, de 80 à 90 % des plantes sont dites exotiques alors que 10 et 20 % sont des plantes indigènes. Elles se déplacent de manière naturelle, transportées par le vent, par les eaux de ruissellement et les inondations, ou par les animaux. Elles voyagent aussi par l’action de l’homme. Par exemple dans les fumiers et les matières organiques non compostées à chaud peuvent contenir des graines. Ou par les animaux de fermes. Ou par le transport et la mise en terre de semences mal triées. Ou encore par l’accroissement du tourisme et du commerce mondial.

Une des particularités des herbes spontanées est qu’elles ont une grande capacité d’adaptation, notamment à diverses conditions environnementales. Certaines espèces développent même des mécanismes pour résister aux herbicides.

Toutes les herbes spontanées n’ont pas les mêmes répercussions. Celles-ci varient selon les espèces et les conditions. Une espèce mineure est présente sans être dommageable ou sans entraîner de compétition avec la culture. Une espèce majeure provoque des nuisances directes, c’est-à-dire qu’elle empêche, par des interactions chimiques et biologiques, le bon développement de la culture.

Si on les voit les herbes spontanées comme des plantes et non des ennemis on peut constater plusieurs de leurs bienfaits. Elles peuvent :

  • Décompacter le sol par leur système racinaire très diversifié;
  • Stabiliser le sol par leur système racinaire et leur feuillage qui réduit l’érosion hydrique et éolienne;
  • Réduire l’évaporation du sol en jouant le rôle de plantes de couverture. En fonction de la densité des végétaux;
  • Produire de la biomasse et donc de la matière organique par leur décomposition : feuilles, tiges, racines ;
  • Fertiliser le sol durant le processus de décomposition de la matière organique : c’est le cas d’une légumineuse;
  • Augmenter la biodiversité. Certaines des herbes attirent les insectes pollinisateurs et les alliées. Elles servent d’abri et nourriture pour les auxiliaires.
  • Servir de plantes bio-indicatrices : les plantes qui poussent spontanément, donnent des indications sur la structure, la texture, le pH, la vie du sol, etc.

Les herbes spontanées sont aussi des espèces comestibles (ex. : pourpier et pissenlit), médicinales (chardon et camomille) ou mellifères (trèfle blanc et verge d’or du Canada).

On peut cohabiter avec les herbes spontanées en établissant un seuil de tolérance : à 0 % on enlève tout et à 100 % on ne fait rien. Un seuil de tolérance de 25 à 40 % est un objectif tout à fait atteignable. On peut aussi les supprimer par étapes. On observe celles qui semblent poser problème et on intervient. Le « désherbage » est progressif.

Il existe des techniques de prévention si on souhaite limiter la présence des herbes spontanées :

  • Faire du paillage;
  • Pratiquer le travail léger du sol afin d’éviter de « réveiller » la banque de semences du sol;
  • Intensifier les cultures, comme avec la culture bio-intensive;
  • Modifier l’environnement par l’ombrage, le drainage, l’arrosage, etc.;
  • Mettre en pratique la rotation des cultures, ce qui permet de minimiser la présence des herbes spontanées, plusieurs de celles-ci étant « spécialisées » avec certaines cultures.

En bref, il est grand temps de changer le regard que l’on porte sur les mauvaises herbes et d’en faire des herbes spontanées, des alliées… et de passer moins de temps à s’en débarrasser.

Ecoresponsable–Nature–C1–C4 simple
Comprendre la Nature et tirer parti de ses bienfaits

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Caractérisation, analyse, planification, façonnage du potage, implantation du jardin fruitier, entretien et récolte toutes les infos pour créer un jardin comestible de façon durable et économique.
Aménager et cultiver en respectant la Terre

Caractérisation, analyse, planification, façonnage du potager, implantation du jardin fruitier, entretien et récoltes, toutes les infos pour créer un jardin comestible de façon durable et économique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by ExactMetrics