Depuis quelque temps on a vu apparaître sur le marché pour les jardiniers amateurs différentes toiles à usage horticole. Chacune a son utilité et elle peut être employée librement ou encore sur une structure de mini-tunnel.

Aussi appelé tunnel nantais en France, c’est une ministructure d’environ 90 cm de haut composée d’arceaux qui supportent à une toile, traditionnellement en plastique. Facile à monter et à démonter, son prix est abordable. Il a la largeur d’une planche et sa longueur est variable, selon les besoins.

Un mini-tunnel protège les plants contre les froids, les vents forts ou les pluies d’orage. Il permet de réduire ou de minimiser les risques de gelées tardives au printemps et de premières gelées à l’automne. En général, il permet de gagner de 3 à 4 °C par rapport à l’air ambiant. Un mini-tunnel permet aussi de limiter les risques de choc thermique des jeunes plants après la plantation.

Plus ou moins esthétique, un des principaux enjeux du mini-tunnel est sa légèreté face au vent. De plus, le jardinier doit s’adapter aux conditions particulières de cette ministructure. Il doit être vigilant notamment à ce qui a trait au contrôle de la température en été, à l’arrosage et à l’accès des insectes pollinisateurs lors de la culture de légumes-fruits.

Pour l’installer, on pique les longues tiges flexibles, les arceaux, chaque côté de la planche. Ceux-ci peuvent être en acier galvanisé, en PVC souple ou en fibre de verre. Il y a 3 façons d’installer la toile :

• • En doublant les arceaux, c’est-à-dire en en plaçant un dessous de la toile et un autre au-dessus;
  • En utilisant des ancrages qui retiennent au sol la toile tendue sur les arceaux;
  • En installant une corde que l’on place sur la toile et que l’on attache au pied de chaque arceau.

Afin de fixer solidement les extrémités de la toile, deux piquets robustes doivent être placés à chaque bout.

Les toiles au-dessus des plantes

En plus de la traditionnelle toile de plastique comme recouvrement, on peut aussi utiliser une toile contre le froid, un filet à anti-insectes, un filet anti-oiseaux ou une toile géotextile.

La toile de plastique est un film de polyéthylène qui capte la chaleur. Transparent, semi-transparent ou opaque, le plastique laisse filtrer plus ou moins de lumière. Certains modèles sont pourvus de trous pour l’aération. Quand il est complètement fermé, il est étanche, et donc il ne laisse passer ni la pluie ni les pollinisateurs.

La toile contre le froid, ou couverture flottante, est une toile synthétique non tissée, légère et résistante. Elle abrite les cultures contre les intempéries, notamment le froid et le vent, mais aussi contre les insectes ravageurs. Si elle protège les cultures contre les températures basses, elle n’aide pas beaucoup à augmenter la chaleur autour de la plante. L’eau ne la traverse que partiellement et elle ne laisse filtrer que de 40 à 50 % des rayons lumineux.

Le filet anti-insectes est une toile de fibre synthétique poreuse qui empêche les insectes ravageurs d’atteindre les plantes. Il laisse passer 62 % l’eau et 90 % de la lumière.

Le filet anti-oiseaux est en polypropylène et a des mailles larges. Il évite le chapardage des fruits par les oiseaux.

La toile géotextile est une toile synthétique non tissée utilisée en début ou en fin de saison afin de conserver encore plus de chaleur sous le tunnel. Comme elle ne laisse pas passer la lumière, on la met en place uniquement quand les températures sont basses.

Cultiver sous un tunnel demande une certaine adaptation au jardinier, particulièrement quand celui-ci est recouvert de plastique. S’il retient la chaleur en période de froid, il le fait aussi lors de grandes chaleurs. On doit donc ouvrir la toile par grand soleil et la refermer le soir. De plus, comme les précipitations n’atteignent pas de sol sous la toile de plastique, il faut bien gérer les arrosages.

Les toiles sur le sol

Il existe aussi d’autres toiles. Le paillis de plastique noir ou bâche anti-végétative et la toile noire d’occultation.

Le paillis de plastique noir est un film plastique non biodégradable d’une épaisseur d’environ 2,3 mm. Il permet principalement de contrôler les herbes indésirables. Sur un sol amendé, on installe la toile avant la plantation, puis on fait des trous pour mettre les plants en terre. Cette méthode est déconseillée pour les petits jardins, car c’est une utilisation de plastique, difficilement recyclable, dont on peut facilement se passer.

La toile d’occultation, épaisse et opaque, facilite le contrôle des herbes indésirables, aide à la transformation des engrais verts et permet de réduire l’érosion. Étant donné que cette toile coupe la lumière, elle empêche les plantes de faire leur photosynthèse. Elle est adaptée à la technique du faux semis pour le contrôle des herbes indésirables. On commence par braser légèrement le sol, puis on laisse germer les herbes indésirables jusqu’à 2 à 3 cm. C’est à ce moment-là que l’on couvre le sol avec la toile d’occultation. Quand on la retire après 2 à 6 semaines les herbes indésirables sont mortes.

Pour les engrais verts, on les fauche ou on les enterre partiellement avant de les recouvrir avec la toile. Le sol se réchauffe alors plus rapidement, ce qui stimule les microorganismes entraînant une accélération de la décomposition de la matière organique. En été, après quelques semaines, on retire la toile. Pour un engrais vert recouvert à l’automne, on enlève la toile au début du printemps.

La toile d’occultation peut aussi servir contre l’érosion. On l’utilise de manière temporaire en l’installant tard à l’automne et en l’enlevant tôt au printemps. Elle est utile dans les grands potagers, pas dans les petits. En effet, les organismes qui participent à la vie du sol ont besoin de respirer et une trop longue utilisation de la toile durant la belle saison peut réduire la présence d’air dans le sol, et donc l’efficacité des organismes du sol.

Pour faire durer tous les types de toiles, on doit enlever la terre ou les résidus, les faire sécher et les entreposer dans un endroit sec, à l’abri des rongeurs.