Ces animaux peuvent devenir un problème dans le potager et le jardin fruitier. Suivant les cas, il faut pratiquer la tolérance ou l’éloignement. Il est toujours possible de partager quelques légumes ou quelques fruits, mais si c’est tout le potager qui y passe c’est une autre histoire. De plus, rongeurs, cervidés et oiseaux chapardeurs sont plus présents en milieu urbain qu’à la campagne où ils font face à des prédateurs.

Le piégeage à l’aide d’une cage et le déplacement à plus de 20 km des petits rongeurs est souvent proposé. Toutefois, cette technique est peu recommandée par les spécialistes. Elle n’est pas toujours efficace et les risques de transmettre des maladies à des populations qui vivent en milieu naturel sont importants.

Les répulsifs commerciaux ne doivent pas être appliqués sur les parties comestibles des fruits et des légumes. De plus, l’utilisation de tel produit peut être dispendieuse puisqu’on doit répéter souvent l’opération.

Les mulots ou campagnols

Ils mangent les racines des topinambours, carottes et céleris, l’écorce des racines des arbres fruitiers et l’écorce de la base des jeunes arbres. Leurs prédateurs sont les rapaces : buses, hiboux, chouettes; et les oiseaux : pies et corbeaux. Les renards, belettes, fouines, hermines, hérissons ainsi que les jeunes chats motivés sont aussi de bons prédateurs.

Les méthodes de lutte sont les suivantes :

• Installation de protecteurs à la base des arbres. Ils doivent être légèrement enfoncés dans le sol. Ils peuvent être en plastique, en grillage métallique ou treillis à petites mailles;
• Pose de pièges à ressort conçus pour les souris;
• Mise en place d’appâts à rongeurs qui sont homologués.

Les écureuils

Ils mangent les fruits et les graines. On peut exercer une certaine tolérance quant au nombre d’écureuils par rapport à la grandeur du terrain. On intervient seulement quand les dégâts deviennent trop importants. Chez les mammifères, les prédateurs naturels sont les vison, belette, renard roux, pékan, lynx et loup. Du côté des rapaces ce sont les autour des palombes, buse à queue rousse, épervier de Cooper et petite Buse. Le grand-duc d’Amérique et la chouette rayée se nourrissent aussi d’écureuils.

On peut s’en débarrasser :

• En grillageant le tour de potager et enterré le grillage de 20 à 30 cm;
• En recouvrant le potager de clôtures ou de filet avec des ouvertures minuscules;
• En installant du filet contre les oiseaux.

Dans tous les cas on doit s’assurer qu’il n’y a pas d’espace par lequel ils peuvent entrer dans le potager

On peut aussi utiliser des répulsifs. Ceux qui sont reconnus pour être efficaces sont les engrais à base de fumier de poule, les écureuils les détestent; les piments forts, les décoctions d’ail, le vinaigre de cidre de pomme, la moutarde forte, le citron, les cheveux humains ainsi que les poils de chat ou de chien. Par contre, leur action est limitée et il faut renouveler l’application après chaque pluie et au moins tous les 15 à 20 jours.

Les tamias ou suisses

Ils mangent des fruits mûrs et des racines, notamment des bulbes comestibles. La tolérance qui tient compte de la grandeur du terrain doit être envisagée en premier lieu. Leurs prédateurs naturels sont les faucons, les chats et les serpents.

Pour s’en débarrasser, on devrait :

• Rendre inaccessible le dessous du cabanon, des galeries et autres structures;
• Utiliser des répulsifs afin de perturber leur odorat : vinaigre, ammoniac et farine de sang séché.

Les marmottes

Elles mangent les plantes du potager et la base des troncs des jeunes arbres. En creusant des galeries dans le sol, elles peuvent abîmer les racines. Ces prédateurs naturels sont les ours, loup, lynx, lynx, couguar, coyote et chien.

On les écarte en :

• Bloquant l’accès au balcon, terrasse, remise, autour du potager;
• Clôturant avec un grillage métallique d’une maille maximale de 5 cm dont on plie la base de la section enfouie dans le sol (25 à 60 cm) en L vers l’extérieur;
• Protégeant la base des arbres fruitiers d’un cylindre en fil de fer ou d’une gaine en plastique;
• Utilisant des répulsifs comme le piment fort moulu, le poivre noir moulu ou des répulsifs commerciaux.

Les mouffettes

En plus de faire des intrusions dans les poulaillers et les ruches, elles mangent les larves de vers blancs, des légionnaires et des vers gris, labourant ainsi les parties cultivées. Les prédateurs naturels sont les lynx, hiboux et chouettes, ainsi que le grand-duc d’Amérique.

On les contrôle en :

• Obstruant tous les accès près du sol : balcon, terrasse, remise, etc.
• Utilisant un grillage métallique dont la maille fait moins de 5 cm autour du potager. On enfouit la base entre 30 et 60 cm dans le sol et repliée en L vers l’extérieur;
• Introduisant des nématodes qui parasitent les vers blancs entre la mi-août et la mi-septembre pour réduire le nombre de larves dans le sol.

Les ratons laveurs

Ces mammifères très voraces peuvent manger un potager en quelques minutes. Les prédateurs naturels sont les couguar, lynx roux, coyote, renard, chien, loup, grand-duc et martre.

Pour les contrôler, on utilise les mêmes procédés que pour les mouffettes. Un répulsif à base de poivre noir est efficace.

Les lapins et les lièvres

Ils mangent les plantes du potager et l’écorce des jeunes arbres fruitiers et de certains arbustes fruitiers comme les bleuets. Les prédateurs naturels sont les lynx du Canada, renard roux, coyote, vison, grand-duc d’Amérique et autour des palombes. Les levrauts de moins de deux semaines peuvent être dévorés par les écureuils.

On les repousse en :

• Obstruant tous les accès près du sol : balcon, terrasse, remise, etc.;
• Utilisant un grillage métallique dont la maille fait moins de 5 cm autour du potager. On enfouit la base entre 30 et 60 cm dans le sol et repliée en L vers l’extérieur;
• Protégeant l’écorce des arbres et des grands arbustes à l’aide de grillage métallique dont les mailles font moins de 0,6 cm. On s’assure que le grillage est suffisamment haut pour qu’ils ne puissent pas atteindre le tronc, même quand il y a de la neige.

Les répulsifs comme le piment de Cayenne, le poivre noir, la sauce Tabasco et les répulsifs commerciaux sont plus ou moins efficaces.

Les cerfs de Virginie ou chevreuils

Ils se régalent des tiges d’amélanchiers, cerisiers de la Saskatchewan, et des fruits des poiriers, pommetiers, pommiers et pruniers. Les prédateurs naturels sont les loup gris, coyote, lynx roux et couguar.

On les tient éloignés en :

• Clôturant le terrain avec une clôture anti-cervidé en treillis ou électrique;
• Installant des protecteurs cylindriques autour de l’écorce des jeunes plants : cylindres de broche ou de toile, drains de plastique de 10 cm à 15 cm de diamètre;
• Posant une clôture de plastique avec des mailles de 4 cm x 6 cm à l’automne;
• Mettant en place un filet au moment où les fruits sont mûrs.

Les répulsifs efficaces sont le sang séché, les excréments et l’urine de prédateurs (loups, coyotes). L’utilisation de cheveux humains, assiettes d’aluminium ou boîtes métalliques, bombes sonores, arroseur muni d’un détecteur de mouvement, système à ultrason et de la plupart des autres répulsifs s’avèrent inefficaces, surtout en milieu urbain.

Les oiseaux

Il faut se rappeler que les oiseaux sont des alliés au printemps. Ils viennent manger les insectes ravageurs, notamment sous forme de larves. Ils deviennent des « ennemis » quand les fruits sont mûrs. Les fruitiers les plus appréciés des oiseaux sont les abricot, amélanche, bleuet, camerise, canneberge, cerise (toutes), groseille (toutes), pêche, poire, prune et raisin.

On peut les empêcher d’accéder aux fruits en :

• Installant un filet de protecteur quand les fruits sont mûrs;
• Partageant la récolte. Par exemple, en récoltant les branches basses et en laissant aux oiseaux les branches hautes.