Le compostage : bien plus que de la gestion de déchets

Cette émission est une présentation de Bionik,
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et produits au Québec.

Le compostage est un processus de décomposition contrôlée de la dégradation biologique de la matière organique dans un milieu aérobie afin de la réintroduire dans le sol.

Dans la nature, lors de la décomposition de la matière organique on peut identifier 5 phases :

  • La fragmentation : sous l’action de différents organismes de la macrofaune et de la mésofaune, la matière organique est morcelée;
  • L’incorporation : la matière organique morcelée est incorporée au sol par les vers de terre, insectes, fourmis, mille-pattes, araignées, cloportes, etc.;
  • La décomposition : la matière organique encore plus fragmentée est décomposée par la microflore et la microfaune. La matière organique complexe obtenue lors de ce processus se lie à d’autres molécules organiques ou aux minéraux du sol;
  • L’humification : la matière organique prend la forme de substances humiques ou colloïdales et devient de l’humus;
  • La minéralisation : phase finale de la décomposition de la matière organique. L’humus est dégradé en molécules inorganiques ou minérales, principalement des éléments nutriments assimilables par les plantes.

Le compostage présente plusieurs intérêts. En permettant de retourner au sol de la matière organique transformée sous forme d’humus, on favorise la vie du sol (Écoutez : La fantastique et insoupçonnée vie du sol). Le compostage permet aussi une gestion des résidus de culture ou de cuisine, les principales sources de matière organique produite au jardin en cycle court : du potager au potager.

On favorise le processus de compostage en s’assurant :

    • D’un milieu aéré et humide, mais sans excès;
    • D’une bonne température : de 15 à 25 °C;
    • Des dimensions adéquates du tas ou du composteur, en général 1 mètre cube;
    • Du bon équilibre matières entre les matières brunes et les matières vertes;
    • De la présence de vers de terre.
Les modes de compostage

Le compostage de surface consiste à déposer la matière organique sur le sol afin que celle-ci soit décomposée par les organismes du sol. Il est particulièrement approprié dans les platebandes de plantes vivaces et dans celles d’arbres et d’arbustes fruitiers. On peut considérer que la dégradation des racines qu’on laisse dans le potager à la fin de l’été est du compostage de surface. Il faut être conscient qu’avec une telle méthode, les résidus de culture ont de la difficulté à se dégrader, à cause de la durée plutôt courte de la saison en milieu nordique.

Le compostage à froid consiste à faire des apports constants de matière organique qui seront brassés très souvent. Il n’y a qu’une phase mésophile, l’intérieur du tas atteignant rarement plus de 40 °C.

Le compostage à chaud est fait par une mise en tas en une fois, suivi de 3 ou 4 brassages après la phase thermophile. Après une phase mésophile à ± 40 °C, les matières compostées subissent une phase thermophile durant laquelle la température monte entre 60 et 75 °C. Cette chaleur est présente au milieu du tas, mais pas à l’extérieur qui sert de couche isolante. Lors de la phase thermophile, les spores de maladies et des graines sont détruites.

Pour réussir le compostage, on devait avoir :

    • Un bon rapport des matières vertes et brunes;
    • Un taux d’humidité d’environ 60 %;
    • Des résidus ni trop compactés, ni trop humides;
    • Une température minimale de 20 °C.
Les formes de compostage

Le compostage en tas consiste à entasser des matières organiques sur un sol imperméable. Idéalement le tas s’élève 1 mètre de hauteur par 1 m à 1,5 mètre de longueur et de largeur. Pour faciliter la décomposition de toutes les parties du tas, on hache finement les résidus. On retourne au moins 4 fois dans la saison pour homogénéiser la décomposition. Cette manière de procéder est adaptée pour les grandes quantités : ex : débris de taille, feuilles, etc. Il est souvent conseillé de recouvrir ce genre de tas d’une toile. Celle-ci doit permettre une bonne aération. Une couverture :

    • Évite les pertes et les excès d’humidité;
    • Réduit la contamination par les herbes indésirables;
    • Minimise la ponte d’insectes ravageurs : vers gris, vers blancs;
    • Conserve la chaleur au compost;
    • Évite que les petits animaux ne détruisent le tas.

Que ce soit dans un composteur de récupération, un composteur artisanal ou commercial, on le remplit au fur et à mesure de la production de résidus. Les retournements sont continus et les arrosages se font au besoin. On récupère le compost une fois par an.

Pour un compostage en tranchée, on enfouit de la matière organique tendre et hachée dans une tranchée de 40 cm de profondeur. Idéal pour les cultures pérennes, s’il n’y a pas de problème d’odeur, celui de la faim d’azote est bien présent.

Pour composter à l’étouffée on utilise des végétaux tendres et leurs racines et sans graines, des herbes indésirables ou des surplus de matières vertes. On les met dans un sac étanche qui laisse filtrer un peu d’air. On ajoute de la matière organique au fur et à mesure. Au bout d’un an, on l’utilise au pied des végétaux ligneux.

Le vermicompostage, qui demande l’apport de vers de terre est un processus compliqué. On doit bien se renseigner avant de procéder.

On installe le composteur ou le tas de compost à l’abri des variations de climat : ni trop chaud, ni trop froid. Au soleil, le processus est plus rapide, mais il y a plus de risque de sécheresse. À l’ombre la décomposition est plus lente. Idéalement on choisit un endroit à la mi-ombre situé à proximité d’un point d’eau pour compléter l’humidité au besoin. Sauf à proximité des grands arbres où on pourrait assister à la remontée des racines, le compostage se fait directement sur la terre nue, bien drainée. L’accès doit être facile afin de faire les apports et les récupérations en toute sécurité.

Il est possible d’obtenir du compost au bout de 6 mois, mais il faut en général 1 an. Étant donné que l’épandage devrait se faire au printemps en climat nordique, la matière organique reste un an dans le composteur ou en tas.

La vitesse de compostage dépend :

    • De la manière dont on composte : à chaud, à froid, etc.;
    • Du type de matière organique, verte ou brune, qui est recyclé;
    • De la fragmentation des matériaux;
    • De l’ensoleillement et l’humidité ;
    • De nombre de brassages ou de retournements;
    • Du volume de matériaux à composter.

On sait si le compost est prêt par rapport aux niveaux de maturation :

    • Compost brut : au moment du remplissage;
    • Compost stable : compost jeune et frais. Matériaux mous difficiles à identifier. Matériaux durs encore partiellement identifiables;
    • Compost mature : ressemble à de la terre, mais identification possible des derniers matériaux durs;
    • Compost mature humifié : ressemble à de la terre, apparence grumeleuse et brune. Pas de matériaux identifiables.

Au potager, le meilleur compost à utiliser est le compost mature. La minéralisation, et donc la mise à disposition des nutriments pour les plantes se feront dans le sol et non dans le composteur ou le tas.

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