Un potager peut-il être rentable?

  • Voilà une question qui « hante » bien des jardiniers. Si la rentabilité peut s’exprimer de plusieurs façons, dans le cadre de ce balado, on aborde cet enjeu avec comme objectif d’en tirer plus de nourriture au prix au marché que les sommes investies. Par contre, il faut comparer des comparables : les produits du potager avec des produits de culture biologique cultivés localement.

Alors, est-ce possible? Oui, mais à certaines conditions. La 1re est d’adapter la superficie aux besoins de la famille. Ainsi, pas de gaspillage en temps et en production. La 2e est d’établir si on met en place un potager de conservation, où l’on cultive pour la belle saison, mais aussi pour les périodes sans récoltes, ou uniquement un potager fraîcheur pour la belle saison. Un potager de conservation génère plus d’économies. La 3e est l’âge du potager. Plus il est cultivé depuis longtemps, plus les coûts diminuent. La 4e est sa superficie. Plus un potager est grand, dans les limites des besoins familiaux, plus il est rentable. Quant à la 5e condition, et non la moindre, c’est une question d’attitude. Pour qu’un potager soit rentable, il est important que le jardinier développe une bonne attitude.

Qu’est-ce que l’on entend par une bonne attitude? La plus importante est de maximiser l’utilisation des services fournis gratuitement par la nature : le soleil (photosynthèse), le sol (support, faune et flore, nourriture), l’eau (milieu de vie, alimentation, les pollinisateurs (pollinisation), le vent (pollinisation, assèchement du feuillage). Pour y arriver, il faut être bien informé. On recherche des sources crédibles et fiables, basées sur des données et scientifiques probantes. On vérifie la formation, l’expérience et les compétences de ceux qui les diffusent.

Une bonne attitude consiste à réfléchir, planifier avant de se lancer dans la réalisation. On devrait aussi prendre plaisir à faire des apprentissages.

Être inventif, se passionner pour les nouvelles expériences et être à la recherche de nouvelles solutions basées sur les processus naturels. Être créatif, penser autrement, réfléchir en dehors de la boîte tout en tenant compte des réels besoins du couple plante-sol permet d’éviter des erreurs coûteuses.

Un des éléments très importants est de respecter la nature et de révérer les cycles de la nature (carbone, eau, azote). On ne devrait pas chercher à les contourner, car il en résulte souvent des dépenses coûteuses ou des résultats médiocres. On devrait bien connaître et respecter les différents processus régissant la nature qui est complexe et variée.

Il ne faut pas chercher à tout contrôler, bien au contraire. On devrait être tolérant et accueillant, faire preuve d’humilité, accepter le lâcher-prise. Il est important d’intégrer le fait que l’on ne peut pas tout contrôler. Il est donc recommandé d’être patient, de prendre son temps, d’accorder à la nature le temps nécessaire afin qu’elle donne son plein potentiel, ne rien brusquer, bref de penser à long terme.

Tendre vers la rentabilité au potager n’est pas l’affaire de recettes, bien au contraire. On devrait intégrer le fait qu’il n’existe pas LA solution, LA technique, LES conditions idéales, mais des solutions qui évoluent continuellement avec les conditions changeantes du potager. C’est pour cela que l’on devrait se questionner, réfléchir et adopter des solutions en adéquation avec les exigences naturelles des plantes et du sol. C’est une bonne idée de se baser sur ses propres expériences et d’évoluer selon ses bons coups et des défaites. Il est donc tout indiqué de pratiquer la rétroaction/feedback afin à la fois d’apprécier les résultats obtenus, mais aussi de pratiquer l’autoévaluation. C’est ainsi que l’on peut faire preuve de résilience.

Si le potager n’est pas rentable, on devrait être prêt à changer des habitudes, à changer d’opinion. Il est conseillé de pratiquer l’art du compromis plutôt que d’appliquer des règles, les fameuses recettes, qui ne tiennent pas compte de l’environnement immédiat de l’espace cultivé.

Il existe quelques exemples d’actions que l’on peut faire directement au potager. Toutefois ce ne sont pas des recettes. On devrait donc :

  • Acheter du matériel de qualité dont on a vraiment besoin
  • Faire ses propres semis
  • Cultiver directement dans le sol : éviter le potager surélevé qui coûte cher en matériel. Le faire seulement s’il n’y a pas d’autres possibilités.
  • Éviter d’importer de la terre/du terreau, préférer du compost puisque c’est renouvelable
  • Apporter aux plantes les conditions adéquates : lumière, eau, sol, nourriture
  • Cultiver les légumes le plus d’économies : des plus grandes aux plus petites économies : concombres, choux-fleurs, brocolis, carottes, betteraves, pois, tomates, poivrons, poireaux et laitues.
  • Prendre en compte les précipitations naturelles
  • Composter et retourner le compost au sol
  • Utiliser les bonnes doses d’engrais naturels, si nécessaire
  • Récupérer et recycler l’eau
  • Tout récolter, conserver ou partager
  • Récolter ses propres graines
  • Introduire de nouvelles cultures, seulement quand on maîtrise bien les autres

En résumé, afin de rentabiliser un potager on peut pratiquer les 6 R:

  • Renseigner (se), s’informer, afin de comprendre la complexité de la nature
  • Refuser de consommer inutilement. Attention au produit miracle. Se tenir loin des gadgets à la mode. Éviter les achats impulsifs. Se demander : est-ce que j’en ai vraiment besoin?
  • Réduire la consommation d’énergie, la quantité de matière première importée et les produits horticoles non essentiels. Au besoin partager. Minimiser les intrants.
  • Réutiliser des objets pour le même usage ou pour un usage différent.
  • Réparer au lieu de jeter et de racheter.
  • Recycler les objets, les matériaux inertes, la matière organique et l’eau.

Il existe d’autres avantages moins pécuniaires à la culture d’un potager. La satisfaction de cultiver ses propres légumes et d’obtenir des produits sains, goûteux et nutritifs.

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