Comment modifier les microclimats du jardin?

Par nature, les conditions bioclimatiques, comme l’ensoleillement, la température, le vent, etc., sont difficiles à modifier. Toutefois, il est possible de profiter de certains éléments ou d’apporter de légers changements.

On peut augmenter la chaleur en établissant une barrière physique entre l’air ambiant et les plantes. Les manières, des plus faciles au plus difficile, sont les toiles, les tunnels, les couches et les serres. Pour plus de détails, écoutez les balados : Les mini-tunnels et les toiles horticoles: à chacun son utilité et Devancer et rallonger la saison.

Une autre manière consiste à mettre à profit les murs en béton, de briques ou de pierres placées au soleil. Ils absorbent la chaleur durant le jour et la libèrent par radiation le soir et au début de la nuit. Au pied d’un mur, la chaleur est donc quelques degrés plus élevés qu’au milieu du jardin. On peut ainsi apporter quelques degrés de température supplémentaires pour une culture en espalier, une planche de culture ou une couche froide. Les murets de pierres sèches, les massifs en cratère et les spirales à aromates peuvent aussi retenir la chaleur du jour. Écouter à ce sujet le balado : Des manières originales d’aménager un potager.

Les plantes du jardin en lui-même concourent à diminuer la température par l’évapotranspiration. On devrait donc optimiser la création de surfaces construites. On évite de surdimensionner les patios, terrasses, sentiers pavés, stationnement, etc.

La présence d’arbres refroidit l’air ambiant. On les installe dans des endroits stratégiques afin que leur ombre protée ne nuise pas aux cultures.

Maintenir une végétation sur le sol évite une forte évaporation. Donc, pas de sol nu.

Un bassin, un étang ou toute autre masse d’eau servent aussi de régulateur de température. Les effets sont variables selon leurs dimensions et leur profondeur.

On peut réduire la vitesse du vent avec un brise-vent ou une haie.

Un brise-vent est un obstacle que l’on place perpendiculairement au vent afin de réduire sa vitesse. Les effets se font sentir aussi bien l’hiver que l’été.

Un brise-vent inerte est fait de bois, de toile de jute, de matière plastique ou de matériaux synthétiques. Il est efficace dès son installation. Par contre, son coût est élevé et sa durée de vie limitée. On peut confectionner une haie sèche faite de bois mort, de branches, de troncs, etc. De nombreux petits animaux et insectes utiles s’y réfugient. Par contre, elle doit être refaçonnée régulièrement.

Un brise-vent vivant est composé de plantes : arbres, arbustes, feuillus et persistants, plantes vivaces mélangées et plantées en ligne. Les avantages d’un brise-vent sont :

  • Une augmentation de la température de l’air;
  • Une hausse de la température du sol de quelques degrés;
  • Une réduction de l’évaporation;
  • Une stimulation de la photosynthèse due à un accroissement de la température au niveau des feuilles et à une augmentation du taux de diffusion de CO2;
  • Un gain de 10 à 30 % des récoltes pour les plantes protégées.

La réponse des cultures varie cependant en fonction du type de culture, des sols, des variations climatiques et de la structure du brise-vent.

Il existe d’autres utilités à un brise-vent. C’est un :

  • Bioaccumulateur de minéraux dans la litière au pied du brise-vent, ce qui réduit les besoins en fertilisant;
  • Réducteur de l’érosion éolienne grâce à la fois à la diminution de la vitesse du vent et à une meilleure teneur en eau du sol;
  • Producteur de nourriture pour les pollinisateurs, assurant ainsi une meilleure pollinisation;
  • Source de nourriture pour la faune et le jardinier si celui-ci y inclut des plantes comestibles;
  • Fournisseur du petit bois, des perches pour les tuteurs, des branches qui, une fois broyées, donneront du paillis après les opérations de taille ou de recépage;
  • Améliorateur de la qualité de vie en réduisant et en fixant les poussières en suspension dans l’air et en assourdissant les bruits en provenance du voisinage;
  • Accumulateur de neige qui protège contre le froid hivernal et l’érosion hivernale.

Malgré leurs très nombreux avantages, les haies brise-vent présentent quelques désavantages. Par une nuit claire et un vent léger, on constate une augmentation des risques de gel dans la zone protégée. Il y a aussi l’inconvénient d’une présence plus importante d’insectes ravageurs ou de maladies. Toutefois, une grande biodiversité au sein du brise-vent augmente la présence des insectes utiles. Durant les années pluvieuses ou celles qui ont un fort taux d’humidité de l’air, on peut assister à une augmentation de l’incidence de maladies.

Un bon d’un brise-vent doit avoir plusieurs caractéristiques.

L’orientation doit chercher à contrôler les vents dominants. Pour couper les vents d’ouest, le brise-vent est installé dans une direction nord-sud.

La porosité est le rapport entre la surface totale de la face du brise-vent exposé au vent et la surface occupée par les vides. Pour une protection optimale on recherche une porosité voisinant les 40 %. Cela se fait par la sélection des espèces dont le feuillage est moins dense, comme en prévoyant ou en ajoutant des conifères, en espaçant davantage les végétaux ou en élaguant stratégiquement.

La hauteur a des effets sur la réduction de la vitesse du vent. La zone de protection équivaut à 20 fois sa hauteur.

La largeur influence la perméabilité. Plus un brise-vent est large, moins il est perméable au vent.

Il doit aussi offrir une surface homogène.

On sélectionne les végétaux adaptés aux conditions climatiques et du sol. Les critères de sélection sont techniques :

  • La largeur et la forme de la cime;
  • La structure du système racinaire;
  • La résistance aux insectes ravageurs et aux maladies;
  • La compétition potentielle avec les cultures;
  • La longévité;
  • La tolérance aux sels de déglaçage, le cas échéant.

D’autres éléments peuvent être pris en compte, comme la production fruitière, l’aspect esthétique, l’attraction des oiseaux et des pollinisateurs ou la production de bois d’œuvre.

On peut aussi réduire la vitesse du vent grâce à une haie taillée de moins de 3 m de haut pour faciliter les travaux de taille. Une haie libre est composée de différentes espèces d’arbustes qu’on laisse pousser librement. On peut aussi opter pour une haie nourricière ou haie fruitière.

On diminue la luminosité en plantant des arbres de moyenne et de grandes dimensions, et de gros arbustes. L’implantation doit être stratégique. On doit anticiper l’ombre portée à long terme. Les toiles anti-insectes et les toiles anti-froid peuvent aussi apporter de l’ombre. Les toiles d’ombrage noires en polyéthylène à haute densité filtrent de 40 à 50 % de la lumière.

Le manque de luminosité est le plus souvent dû aux arbres et aux arbustes. On peut augmenter celle-ci par l’élagage des arbres, la taille ou le rabattage des arbustes. L’abattage et l’arrache devraient être faits en dernier recours.

On peut intensifier la luminosité par le pouvoir réfléchissant des surfaces. Peindre un mur ou une clôture en blanc ou dans une couleur claire, on augmente la luminosité.

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