Préparer le potager pour l’hiver: une nouvelle approche

Cette émission est une présentation de Bionik,
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et produits au Québec.

Durant de très nombreuses années, la préparation du potager consistait à arracher toutes les plantes et à les mettre au compost dès que la température chutait. On conseillait d’apporter du compost et de laisser la terre à nu durant tout l’hiver pour être prêt au printemps. Les récentes recherches tendent à démontrer que ce n’est pas une bonne approche.

En fait, on ne devrait pas se dépêcher de « vider » le potager à l’automne. On ne devrait pas non plus être trop pressé de récolter. Les récoltes devraient tenir compte de l’évolution de la température extérieure et du niveau de mûrissement des plantes comestibles. Par exemple, les betteraves, carottes, choux frisés, panais, poireaux et topinambours qui ont été récoltés après un léger gel ont plus de goût. Les tomates exposées à une température de 10 °C et moins ont moins de goût.

La préparation du potager de pleine terre à passer l’hiver commence donc par des récoltes de légumes-fruits, de légumes-feuilles et de fines herbes, et l’arrache de légumes-racines, tranquillement, au fur et à mesure qu’ils sont prêts.

On a longtemps conseillé de déraciner tous les légumes dont on ne récolte pas les racines. C’est en fait à la fois une bonne et une mauvaise technique. On peut laisser les racines des plantes dont les maladies et les insectes ravageurs ne persistent pas dans le sol en hiver. Ces racines vont éviter l’érosion au printemps et à l’automne. En climat nordique, quand le sol est gelé et recouvert de neige, il n’y a pas ou très peu d’érosion. Par contre, lors des pluies automnales et encore plus au moment de la fonte des neiges, il y a de forts risques d’érosion dommageable aux qualités du sol. En laissant les racines au potager, celles-ci maintiennent celui-ci en place.

Par contre, pour celles dont les maladies et les insectes ravageurs passent l’hiver dans le sol, c’est plus problématique. Il faut donc enlever et se débarrasser des racines de toutes les espèces de la famille des crucifères. Ils sont attaqués par la hernie du chou, une maladie qu’il est très difficile de combattre et qui survit dans le sol d’année en année. On arrache donc au complet les brocolis, tous les choux, pommés, frisés, de Bruxelles, les choux-fleurs, les pak-choïs, ainsi que les navets, les radis et les rutabagas.

Afin de réduire l’érosion, on peut laisser sur place les feuilles, les débris organiques et le paillis. Afin que cette protection ne parte pas au vent, on peut la maintenir avec un filet. Tant que les températures sont positives, il y a décomposition de cette couche organique ce qui apporte de la nourriture aux organismes du sol. Il faut toutefois savoir que le recouvrement avec des matériaux organiques ralentit son réchauffement au printemps. On évite de laisser sur le sol des débris d’aubergines, bettes à carde, betteraves, carottes, oignons, poivrons, pommes de terre et tomates si on a constaté de fortes infestations de parasites durant l’été.

On peut aussi laisser au sol, sans les arracher, les herbes indésirables si elles ne sont pas en fleurs, qu’elles ne développent pas de rhizomes ou que ce sont des plantes permanentes. Les conditions hivernales les détruiront et une partie sera décomposée. Toutefois, il faut faire attention, car plusieurs insectes ravageurs pondent leurs œufs sur des plantes indésirables afin de passer l’hiver.

Le fait de laisser les résidus de plantes sur le sol à l’automne peut être considéré comme un apport de matières organiques, mais il est très difficile à quantifier. En fait, la décomposition dépend de l’épaisseur des résidus. Une feuille de salade mince se décompose rapidement alors qu’un trognon prendra beaucoup plus de temps. Dans le sol, les radicelles se décomposeront vite alors que les racines plus grosses seront plus longues à se dégrader. Au printemps, les résidus non décomposés sont envoyés au compost.

La technique qui consiste à recouvrir le sol d’une toile en plastique noire, comme une toile d’occultation, est de plus en plus populaire. Il faut cependant qu’elle soit bien mise en œuvre. Les microorganismes ont besoin d’air pour respirer. L’oxygène est primordial pour la vie biologique du sol, un milieu aérobie et donc très sensible au manque d’air. Recouvrir le sol d’une toile étanche limite donc l’aération du sol. On devrait donc l’installer le plus tard possible à l’automne et l’enlever tôt au printemps. En fait, si cette technique est utile pour les maraîchers pour une question de rentabilité, elle l’est beaucoup moins pour les petits potagers.

Il a longtemps été conseillé d’étendre le compost à l’automne. Cette approche est difficile si on laisse la matière organique non décomposée sur le sol. De plus, de récentes études montrent qu’en mettant le compost sur le sol à l’automne, les risques de lessivage des éléments nutritifs par les pluies d’automne et la fonte des neiges sont plus élevés.

Il est aussi habituellement conseillé d’épandre la chaux à l’automne. Toutefois, cela peut aussi se faire également au printemps. Le plus important est de choisir une période où il pleut beaucoup, car la mobilité de la chaux dans le sol se fait uniquement par son transport dans l’eau.

On propose aussi aux gens qui manquent de temps au printemps de réaliser tous les travaux de préparation du potager à l’automne. Cette manière de procéder peut avoir une certaine utilité. Par contre les risques d’érosion, de lessivage et de double travail (quand il faut redresser les planches de cultures abîmées par l’hiver) sont élevés.

Pour les plantes permanentes cultivées en pot, étant donné que leurs racines sont hors sols elles risquent de geler. Afin d’assurer leur survie, on peut donc utiliser une des quatre stratégies :

  • Protéger les racines en enterrant les contenants ou en dépotant les plants avant de les installer en pleine terre;
  • Utiliser des contenants en géotextile qui offre une bonne aération des racines et un bon drainage, ce qui assure la survie des plantes hors du sol en hiver;
  • Isoler l’intérieur des bacs en bois avec de la mousse de polystyrène extrudé, communément appelé Styrofoam™, un matériau qui évite les changements de températures rapides;
  • Rentrer les contenants avec les plantes dans un espace hors gel, mais où règnent de basses températures.

En hiver, les pires menaces pour les contenants sont les effets conjugués de l’humidité et du gel. On peut vider le terreau, faire sécher et rentrer les contenants dans une cave, un garage ou un cabanon. Si on souhaite les laisser à l’extérieur, on les vide, on les laisse sécher, puis on les entasse à l’envers, en les emboîtant les uns dans les autres, le long d’un mur. On isole la première rangée de pots en la posant sur des bouts de bois. On recouvre le tout d’un film plastique ou d’une bâche étanche de manière à les isoler de l’humidité.

On peut aussi recycler le terreau des pots. Au moment de les vider, on met le terreau en tas ou dans des sacs. Au printemps, on amende le terreau et on le brasse de manière à obtenir du bon mélange pour les plantes. Dans les pots en géotextile, on laisse le terreau dans les pots et aux printemps on en enlève une partie pour la remplacer par du compost et de l’engrais.

Au jardin fruitier, si l’on prend soin de sélectionner des végétaux bien rustiques dans sa région, la protection hivernale est inutile. Pour les arbres ou arbustes fruitiers un peu moins rustiques pour la région, on enrobe les tiges avec un agrotextile afin de les protéger du gel. Les plantes très sensibles au froid (abricotier, pêcher, figuier) peuvent être arrachées à l’automne, puis couchées au sol et recouvertes complètement de terre. Par la suite, on ouvre le tout d’une toile agrotextile. Au printemps on déterre la plante on la redresse et on la replante. Les plantes très sensibles au froid peuvent aussi être hivernées dans un garage hors gel, mais non chauffé.

Il est aussi parfois nécessaire de protéger les troncs contre les rongeurs ou les cervidés.

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