Tomates: désordres physiologiques, maladies et insectes ravageurs: des solutions

Cette émission est un complément aux balados :

Les tomates, sous la forme de leurs fruits, sont sujettes à 2 désordres physiologiques, souvent très visibles et impressionnants, le fendillement des tomates et la pourriture apicale. Qu’est-ce qu’un désordre physiologique? C’est un problème qui affecte le fonctionnement de la plante sans qu’il y ait présence d’une maladie ou d’un insecte ravageur. Il est généralement provoqué par une lumière déficiente ou excessive, des conditions météorologiques défavorables (trop chaud, trop froid, trop de pluie, etc.), un mauvais drainage ou un manque de nutriments (carence).

Le fendillement des tomates
La principale cause est un arrosage irrégulier. Les crevasses se forment quand des périodes d’arrosage abondant (y compris les pluies) sont suivies de périodes de sécheresse. Pour éviter le fendillement, il est donc nécessaire d’ajuster l’arrosage en fonction des précipitations naturelles. Une plantation en profondeur dans un sol qui se draine bien, l’utilisation d’un paillis et une bonne régie d’arrosage évitent l’apparition de ce problème. Si on suggère parfois de cueillir les tomates avant un mûrissement complet, ce n’est pas une bonne idée, car le fruit a alors moins de goût. Certaines variétés ont une forte tendance au fendillement, alors que d’autres pas du tout (en particulier celles vendues dans le commerce).

La pourriture apicale
La maladie du cul noir se manifeste par des taches noires à l’extrémité du fruit. Là encore, la principale raison est un arrosage irrégulier ou excessif. Une période de sécheresse qui modifie le métabolisme du fruit peut aussi être la cause de pourriture apicale. Si, dans certains sols, une carence de calcium est possible, habituellement, c’est son assimilation qui se fait difficilement. Celle-ci est en lien avec la disponibilité de l’eau dans le sol. De plus, un surplus de fertilisation azotée peut être à l’origine de cette malnutrition. Une rotation appropriée, une bonne régie d’arrosage et un paillage au sol aident généralement à éviter l’apparition de la pourriture apicale. Certaines variétés sont plus sujettes à la maladie du cul noir que d’autres. À court terme, l’ajout de calcium, que ce soit sous forme de coquilles d’œufs, de lait, d’engrais, etc., n’est d’aucune utilité. Seuls des amendements à long terme sont efficaces.

Le fendillement et la pourriture apicale ne gâchent en rien les qualités gustatives et nutritionnelles des tomates. Il suffit de supprimer les parties non comestibles.

Les maladies

Les principales sont le mildiou, le blanc et la maladie des taches des feuilles. On observe un peu plus rarement la moisissure, la septoriose, l’alternariose et le sclérotinia.

Pour le mildiou et le blanc, consultez le balado : Blanc et mildiou: deux maladies aux symptômes comparables

Les maladies des taches foliaires
On identifie celle-ci par des feuilles couvertes de petites taches, généralement brunes, de plus ou moins grandes dimensions. Elles sont le plus souvent sans conséquence. On évite d’arroser le feuillage et de surfertiliser. Dans la mesure du possible, on détruit les feuilles attaquées. Si le problème est important, on traite avec un fongicide à base de bicarbonate de soude ou de bouillie bordelaise.

L’alternariose
Elle se traduit par la présence de taches noires et circulaires qui s’agrandissent rapidement. Les fruits peuvent être infestés. Préventivement, on sélectionne des variétés résistantes, on favorise l’aération entre les plants et on nettoie les cultures avant l’hiver en se débarrassant des déchets végétaux infectés, mais on ne les met pas dans le compost. Avant l’arrivée des symptômes, on peut pulvériser de la bouillie bordelaise.

La meilleure méthode pour éviter la présence de toutes maladies sur les feuilles des tomates est, juste après la plantation, l’installation d’un paillis au pied des plantes. Il réduit les éclaboussures qui sont le vecteur des spores de maladies.

Les insectes ravageurs

Les insectes ravageurs qui attaquent les tomates sont les pucerons, les punaises, les acariens, les limaces, les vers gris, les noctuelles de la tomate, les sphinx de la tomate, les vers de l’épi du maïs, les thrips, les doryphores et les altises.

Pour plus d’information, consultez les balados:

Les acariens
Leur présence se reconnaît par un feuillage qui prend une teinte bronzée. En cas d’infestation sévère, les feuilles jaunissent. Sous les feuilles, on observe une très fine toile d’araignée et de très petits points, plus faciles à voir avec une loupe, signe de la présence de microscopiques araignées jaunes ou rouges. Préventivement, on évite les apports trop importants en azote, on laisse agir les insectes bénéfiques et l’on bannit l’utilisation de pesticides de synthèse à large spectre. Après une infestation, on traite sous les feuilles au savon insecticide, au savon noir ou avec un fongicide à base de soufre, ce produit ayant des effets acaricides. Une autre méthode efficace pour lutter contre les acariens est de mouiller régulièrement le dessous des feuilles afin que les araignées ne puissent se reproduire, l’apparition de nouvelles générations se faisant obligatoirement par temps sec.

Les punaises
Ce sont des insectes ravageurs qui provoquent des taches, puis entraînent la décomposition des fleurs et des fruits. Les adultes, dont la carapace est généralement brune ou jaune verdâtre, peuvent présenter différents patrons selon les espèces. Bien que les fruits soient déformés, ils sont encore consommables. Afin de contrôler les punaises, on favorise la présence d’insectes bénéfiques naturels. On élimine les pissenlits, les lierres terrestres, les stellaires moyennes et les verges d’or qui sont des hôtes intermédiaires. On supprime les parties atteintes et on détruit les résidus de culture.

Les thrips
Un feuillage marqué de minuscules taches allant du gris à l’argent et de jeunes pousses, des fleurs et des fruits déformés, sont les symptômes de la présence des thrips. Ces minuscules insectes, au corps long et noir, difficile à observer, sont le plus souvent présents sur les feuilles. Au potager, en privilégiant la présence d’insectes bénéfiques, on contrôle une grande partie des thrips. Comme ceux-ci ne se développent pas lorsque l’humidité est élevée, quand le temps est chaud et sec, on vaporise régulièrement le feuillage des plantes qui ne sont pas sensibles aux maladies induites par un haut degré d’hygrométrie. Afin d’attraper les adultes, on peut utiliser des pièges collants, mais ceux-ci doivent être de couleur bleue. On peut employer un savon noir ou une décoction d’ail, mais les résultats sont aléatoires.

Le ver de l’épi du maïs
Chez cet insecte les larves détruisent les tomates qui deviennent alors non consommables. La lutte consiste à pulvériser des biopesticides à base de Btk, à relâcher des insectes bénéfiques ou à favoriser les insectes prédateurs comme les larves de chrysopes et d’hémérobes, ou encore la présence des coccinelles.

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