Vers blancs, scarabées et hannetons : un seul et même problème

Quels que soient leurs noms, ces coléoptères font d’importants dégâts dans les jardins. Au potager, ce sont les scarabées japonais qui sont les plus problématiques. Descrition et dégâts:

  • Les scarabées japonais sont de gros insectes vert métallique, qui portent des ailes bronze aux reflets cuivrés, mangent le feuillage des haricots, piments, poivrons et pommes de terre, ainsi que celles des amélanchiers et des pommiers.
  • Les hannetons communs, de couleur ocre s’attaquent aux feuilles de quelques plantes du potager comme les maïs, les haricots et les pommes de terre.
  • Les hannetons européens, de gros insectes à la carapace brune, dévorent surtout les gazons quand ils sont sous forme de larves.
  • Les scarabées du rosier, de couleur brun beige, portent une ligne noire centrée sur le sens de la longueur. Ils mangent le feuillage des rosiers, des arbustes, et notamment des arbustes fruitiers.

Dans les gazons, les dégâts faits par les moufettes sont le signe de la présence de ces insectes ravageurs. Lors de leur métamorphose, hannetons et scarabées passent par le stade larvaire, les fameux vers blancs. Inutile de chercher à les discerner, car les différences sont plus ou moins faciles à faire. Ces larves s’attaquent principalement aux racines des végétaux, une première fois en avril et au début mai, et une autre fois en septembre et octobre. En effet, hannetons et scarabées pondent leurs œufs dans le sol en été et les larves migrent en profondeur à l’automne pour remonter au printemps avant de prendre leur envol. Ces larves s’attaquent à un très grand nombre de plantes, aussi bien potagères, fruitières qu’ornementales. En ce qui a trait aux plantes légumières, les larves mangent les racines des asperges, carottes, chicorées, courges, épinards, haricots, maïs, pois, pommes de terre et radis. Du côté des fruitiers, les vers blancs s’attaquent aux racines des vignes, pêchers, pommiers, abricotiers, cerisiers, pruniers, bleuets, fraisiers, framboisiers et mûriers, particulièrement à l’état de jeunes plants.

Le contrôle des scarabées et des hannetons adultes est difficile. Heureusement, les mouches du scarabée (Istocheta aldrichi), dites mouches séduisantes en anglais, qui ont été introduites en Amérique du Nord dans les années 1920, parasitent les scarabées japonais. Elles profitent du fait que les femelles soient immobilisées au moment de l’accouplement pour pondre leurs œufs sur le dessus de la tête, laissant alors une petite tache blanche caractéristique. Ces mouches n’étant pas des butineuses, on installe des plantes dont le nectar est facilement accessible, comme chez les ombellifères, les crucifères et les astéracées afin de les attirer au jardin. De plus, tout le mois de juillet, on évite de vaporiser des biopesticides, car ceux-ci affectent généralement davantage les mouches que les scarabées japonais. Finalement, on a tout intérêt à laisser en place les femelles infectées afin qu’une population significative de mouches se développe.

Afin de diminuer la présence des scarabées et des hannetons, on peut mettre en place plusieurs mesures. Celles-ci se font sur les zones gazonnées puisque les insectes y pondent leurs œufs. On peut semer du trèfle, incorporer du thym ou créer une barrière naturelle en maintenant le gazon long et dense (8 à 10 cm [3 ou 4’’]) afin d’empêcher hannetons et scarabées de pondre leurs œufs dans le sol. On évite les engrais à haute teneur en azote afin de rendre les herbes moins attrayantes et on réduit les arrosages pendant la période de ponte, soit de la mi-juin à la fin-juillet. Il est aussi conseillé d’éteindre les lumières extérieures pendant la période de ponte afin de ne pas attirer les insectes adultes.

En termes de contrôle des adultes, on pratique le ramassage manuel et on installe des pièges à phéromones. Ce sont des substances chimiques, des hormones sexuelles femelles dans le cas des hannetons et des scarabées, qui attirent les mâles qui sont alors capturés avant la reproduction, ce qui réduit les populations. Dans certains cas, on ajoute une odeur florale pour attirer mâles et femelles. Toutefois, ces pièges doivent être installés dès l’apparition des premiers insectes et placés à bonne distance des endroits où ceux-ci sévissent le plus. On peut aussi, selon les dimensions des plantes, utiliser un filet anti-insectes. Il faut cependant prévoir une gestion particulière pour les légumes-fruits afin de laisser les pollinisateurs accéder aux plants. Il semblerait qu’un bio-insecticide, le Bacillus thuringiensis var. galleriae ou Btg, soit efficace, mais comme il s’agit d’un nouveau produit une plus longue utilisation permettra de connaître sa véritable efficacité.

Afin de contrôler les vers blancs, on peut ramasser et détruire les larves lors des travaux du sol. On peut aussi introduire des nématodes parasites dans le sol. Toutefois, pour être efficace, cette stratégie doit être faite au bon moment dans les bonnes conditions, notamment en ce qui a trait à la température du sol, à son humidité et aux nombres d’applications. La présence des oiseaux, qui se nourrissent de vers blancs est aussi à privilégier.

Pour un complément d’information : Des parasites? Pas de panique!

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