Des manières originales d’aménager un potager

 

Cette émission est une présentation de Sème-saveurs,  
le spécialiste des plantes comestibles prêtes à planter.

On distingue les potagers cultivés en pleine terre et ceux hors-sol.

Le potager de plein champ est le potager traditionnel de nos grands-mères sur de grands terrains. Ce sont les espaces entre les rangées qui servent d’allées. On sait aujourd’hui que le travail avec retournement du sol et le tassage entre les rangs n’étaient pas bénéfiques.

La culture en planche permanente, le potager en carré permanent, les buttes permanentes sont des cultures en pleine terre présentant plusieurs intérêts. Écoutez le balado Cultiver à la planche!

La culture en lasagne est une forme hybride entre une planche permanente, une butte permanente et une butte en hügelkultur. On installe des couches de matières organiques vertes et brunes intercalées. Le tout forme une butte généralement plate de 30 cm de haut.

On peut aussi cultiver la verticale en pleine terre.

La culture hors-sol se fait dans des conditions spécifiques. À cause de ses impacts environnementaux, notamment en déplaçant du sol cultivable, on devrait l’utiliser en dernier recours. Cette pratique est envisageable quand on souhaite :

  • Réduire les îlots de chaleur urbains en « climatisant » des surfaces qui retiennent la chaleur, tels le béton ou en asphalte. La transformation peut être rapide;
  • Verdir des espaces sans vie comme une terrasse, un patio, un balcon, un toit, etc.;
  • Cultiver sur un sol contaminé, là où il serait dangereux d’y produire des plantes comestibles. Comme les contenants isolent le sol pollué du terreau de culture, les risques de contamination sont minimes;
  • Installer un potager en un clin d’œil… ou presque, car il est beaucoup plus facile de mettre en place un potager en contenant qu’en pleine terre;
  • Utiliser des endroits bien ensoleillés en milieu urbain, comme un toit ou une terrasse là où on manque de lumière au sol.

Pour un peu d’originalité

Il existe plusieurs formes de jardins comestibles différents. Leur agencement et leur entretien nécessitent en général beaucoup de temps et parfois de ressources. Ils sont toutefois intéressants dans certaines conditions.

La culture en terrasses

C’est une très vieille technique qui est mise en place sur les terrains trop en pente pour recevoir des plantations. Elle permet d’éviter les pertes de sol et de nutriments dues à l’érosion. Tout en tenant compte du système d’enracinement, la culture en terrasses peut accueillir une vaste sélection de plantes comestibles. Lors de la mise en place de tels aménagements, on est particulièrement attentif à l’organisation des circulations.

Les murs en pierres sèches retiennent la chaleur durant la journée et la libèrent le soir. Ce sont aussi des refuges pour les insectes utiles et certains animaux auxiliaires. On privilégie les pierres qui se trouvent déjà sur le terrain ou l’achat local. Le bois à l’avantage de séquestrer le carbone.

Les massifs-éponges

On les installe dans les endroits qui ne retiennent pas l’eau. Leur emplacement est dicté par le fait qu’ils capent les eaux de ruissellement. Ils sont constitués d’une fosse de 30 à 50 cm de profondeur et d’au moins 2 m de diamètre. On utilise la terre excavée pour former de petites buttes tout le tour. Après avoir amendé le fond de la cuvette, on plante un fruitier au centre, des arbustes à forte demande en matière organique et en eau autour de l’arbre et des plantes comestibles sur les buttes.

Attention! Lors de la création de massifs-éponges, des massifs en cratère et des jardins en creux on déplace la couche fertile du sol. Il faudra donc agir avec précaution pour conserver ou remettre en place les horizons, ou rebâtir la fertilité.

Les massifs en cratère

C’est l’inverse d’une butte. Ce sont des trous dans lesquels vont se développer les plantes. La conception a pour but de protéger les plantes des vents et des températures trop intenses, ainsi que d’accumuler de l’eau au fond du trou afin de créer de l’humidité. Celle-ci contribue à atténuer la température. Ils sont particulièrement indiqués pour les plantes demandant beaucoup de chaleur, les plantes thermophiles. En hiver, la neige s’y accumule, isolant le sol et les plantes.

Dans un trou de 4 à 5 m de diamètre et d’environ 1 m de profondeur, on dispose des gradins et la cuvette du fond accueille une petite étendue d’eau.

Les jardins en creux

On les met en place dans les sols très perméables et dans les situations très chaudes afin de récupérer l’humidité et de protéger les plantes. On creuse le sol de manière à former un bourrelet de terre de 20 cm de haut par 15 cm de large.

Les spirales à aromates

Elles ont pour objectifs de créer divers microclimats sur une petite surface : humide, sec, soleil, ombre. Il s’agit en fait d’un cône de 1 à 1,5 m de haut, plat en son sommet, dont les couches de terre, de pierres, de briques ou de vieilles tuiles s’élèvent en prenant la forme d’un escargot.

Les jardins en trou de serrure

Ce sont des jardins surélevés dont la forme rappelle celle d’un trou de serrure. Ils permettent un accès facile au centre du parterre. On intègre un ou plusieurs composteurs qui apportent, en continu, des nutriments et une certaine humidité. Si, traditionnellement, cet aménagement est rond, il peut aussi être carré ou toute autre forme appropriée. Il s’agit en fait d’une platebande surélevée, entre 50 cm à plus de 1 m, dans laquelle on a pratiqué une ouverture.

Les massifs semi-circulaires

Ce sont des massifs en demi-cratère dont la partie cultivée est exposée au sud-ouest.

Les mandalas

De formes circulaires, les plantations sont faites de manière que depuis le centre les allées soient disposées en rayons.

Les buttes circulaires

Au lieu d’être en longueur, les buttes sont circulaires. Elles demandent beaucoup d’espace.

Les gabions ou tours à légumes

Ils sont constitués de grilles métalliques qui forment un carré, un rectangle ou un cercle. À l’intérieur de celui-ci, un géotextile retient la terre. Après avoir entaillé celle-ci, on peut planter sur toutes les faces de cet aménagement.

Plus d’informations sont disponibles dans le livre Le jardin comestible écoresponsable – Aménager et cultiver en respectant la terre où la mise en place de chacun de ces aménagements est décrite en détail.

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