Les plantes bio-indicatrices sont des plantes qui renseignent le jardinier sur les caractéristiques de son sol. Cela est possible, car chaque plante pousse dans un habitat particulier.

En écologie, un habitat est un milieu dans lequel une population d’individus d’une espèce donnée peut normalement vivre et s’épanouir. Toutes les plantes ne poussent pas dans les mêmes conditions : soleil ou ombre, ni dans les mêmes sols : glaise ou terreau forestier.

Les plantes bio-indicatrices peuvent nous donner des informations sur les propriétés d’un sol. Elles peuvent révéler qu’il :

• • Est compacté ou que son tassement excessif;
  • Retient un surplus d’eau, qu’il se draine mal;
  • S’assèche très rapidement;
  • Est très riche en azote;
  • Subit des insolations excessives.

Elles peuvent aussi signaler :

• • Un excès
  • Une carence
  • Le niveau de vie du sol
  • Une perturbation du sol

Par contre, le pH est plus difficile à évaluer de manière précise. Cela demande de bonnes connaissances. On peut seulement établir globalement si on a affaire à un sol acide ou basique.

On identifie les plantes sur les planches de culture ou aux endroits où on cultive les plantes. Au potager, on procède en caractérisant l’ensemble des plantes présentes. Ensuite, on calcule la densité des espèces et on établit la liste de celles qui sont prédominantes. On peut aussi délimiter des carrés, d’un mètre par un mètre, et calculer le nombre de plants par espèce afin d’obtenir le pourcentage pour chacune d’elles.

Pour interpréter les résultats, on considère les populations végétales dans leur ensemble et non individuellement. La surreprésentation d’une espèce de plante est une indication en soi. Pour qu’il y ait dominance par rapport aux autres espèces présentes on doit en compter :

• • Au moins 5 à 10 sujets par mètre carré;
  • Au moins 70 % de l’espace occupé par la même espèce.

Afin de savoir quelle plante indique un habitat, il faut se référer à des livres ou des sites Internet.

Quelques exemples de plantes bio-indicatrices

Sol riche en azote : Amarante – Armoise – Bourse à pasteur – Chénopode blanc – Chiendent des champs – Morelle noire – Moutarde sauvage – Ortie – Stellaire moyenne

Sol pauvre et compacté : Oxalis – Pâturin annuel – Pourpier potager

Sol lourd : Amarante – Chardon commun – Liseron des champs – Petite oseille – Pissenlit officinal – Plantain majeur – Tussilage

Sol humide et mal drainé : Carex ou laîches – Menthe – Prêle des champs – Renouée – Tussilage – Verge d’or

Sol compacté : Asclépiade de Syrie – Bourse à pasteur – Chardon commun – Matricaire odorante – Pissenlit officinal – Radis sauvage – Renoué liseron – Rumex à feuilles obtuses – Trèfle

Sol acide : Épervière orangée – Oseille commune – Oxalide d’Europe – Pâturin annuel – Petite oseille

Sol calcaire sec : Centaurée – Renouée faux liseron – Silène enflée

Sol calcaire riche : Liseron des champs – Matricaire – Moutarde

Cette approche est parfois controversée, car elle est mal comprise. On ne doit pas la prendre pour une valeur absolue. Elle doit être associée aux autres indicateurs afin de corroborer les observations. L’élément le plus important et le plus souvent omis par les détracteurs de cette méthode tient au fait que l’on doit prendre l’ensemble des plantes en compte et non individuellement. C’est le portrait global des plantes présentes qui donnent des indications, pas une présence individuelle.

L’utilisation des plantes bio-indicatrices est basée sur des données scientifiques. Un des principaux chercheurs est le botaniste Gérard Ducerf. Ces livres font aujourd’hui référence.